Calmann-Lévy - Septembre 2024 - Traduction (anglais) : Robert Pépin
Tags : Roman d'enquête Flic Avocat Los Angeles Années 2020 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 26 octobre 2024
Mickey Haller peut être fier de lui : il vient de sauver d’une peine abusive à perpétuité Jorge Ochoa, un jeune latino qui vient de passer quatorze ans derrière les barreaux. Un procès qui fait suite à l’enquête menée par Harry Bosch lors de sa dernière aventure (cf. L’Etoile du Désert ) et qui a innocenté Ochoa.
Harry quant à lui suit toujours son traitement contre le cancer, mais il a repris du service auprès de son demi-frère avocat. Il trie pour lui les demandes d’aide qui lui parviennent, tout en rechignant de quasi travailler pour un avocat de la défense. Parmi ces suppliques, la lettre d’une femme, Lucinda Sanz, accusée du meurtre de son ex-compagnon, par ailleurs membre des forces de l’ordre.
Harry tente de trouver de l’aide auprès de Renée Ballard, son ex-coéquipière au service des affaires non résolues. Lui n’est plus flic depuis longtemps et ne peut donc avoir accès aux dossiers de la police.
Lucinda, même si elle a accepté de plaider coupable pour ce crime afin de diminuer la lourdeur de sa peine lors d’un accord, clame aujourd’hui son innocence. Et Bosch de découvrir que le valeureux héros décédé n’était pas si irréprochable que présenté dans les rapports. Il semble même qu’il appartenait à un gang de shérifs, extension des gangs de rues.
Michael Connelly a parfois l’habitude de mêler deux intrigues parallèles dans ses romans. Il abandonne ici ce procédé pour utiliser plutôt une double narration. Deux de ses personnages emblématiques sont aux commandes : Harry Bosch, ex-policier désormais à la retraite et pour lequel il emploie un narrateur omniscient, et Mickey Haller, avocat et demi-frère de Harry s’exprimant lui à la première personne. Les chapitres alternent les points de vue et les personnages, dans un parfait respect de la chronologie, autre caractéristique de l’auteur.
Dans un premier temps, l’avocat ayant goûté au plaisir rare de faire libérer un innocent emprisonné, souhaite ardemment récidiver. Il engage donc son frère pour lui trouver les affaires susceptibles de le mener à bon port.
Une fois le dossier Lucinda Sanz sorti du lot, il s’agit de déterminer s’il y a lieu de prouver son innocence. L’intime conviction n’existe pas aux États-Unis, il faudra aller au-delà du doute raisonnable. S’en suit une enquête qui occupe la première partie du roman, un peu « molle » à mon goût. Haller et Bosch agissent comme deux preux chevaliers luttant contre des moulins trop grands pour eux, mais parvenant malgré tout à démêler un peu trop facilement les écheveaux. Pour tout dire, on n’est pas loin de s’ennuyer.
Et puis les portes du tribunal s’ouvrent. Le procès en habeas corpus commence, sous les bons auspices de la juge Ellen Coelho. Alors Michael Connelly retrouve son élan, sa ferveur, et Mickey Haller, malgré les embûches, écarte tout sur son passage. Le roman change de rythme, impossible de ne pas tourner les pages pour observer de l’intérieur la machine judiciaire américaine.
Lorsqu’il est en forme, Michael Connelly est un conteur hors pair. Il le prouve une nouvelle fois avec brio dans toute la seconde partie de son roman qui parvient aisément à excuser le « coup de mou » des débuts. Les deux frères se démènent pour faire éclater la vérité, l’un à la barre, l’autre en fouineur invétéré. Le chemin sera difficile et parsemé de chausse-trappes, de contretemps, de rebondissements pour, on s’en doute, aboutir in extremis au meilleur. Un bon cru.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les histoires d’avocats, ce n’est pas ce qui manque dans la littérature policière. Celles concoctées par William Lashner, par exemple, valent le détour.
Les dix premières lignes...
La famille se rassembla dans la partie visiteurs. La mère et le frère de Jorge Ochoa, et moi. Les mains prises dans les grains d’un chapelet, Mme Ochoa s’était vêtue comme pour aller à l’église, d’une robe jaune pâle avec col et manchettes blancs. Oscar Ochoa, lui, s’était mis en grande tenue cholo : jean baggy taille basse tombant sur des Doc Martens noires, chaîne de portefeuille, tee-shirt blanc et Ray-Ban noires. Il avait le cou couvert de tatouages de prison à l’encre bleue, où « Double O », son nom de membre du gang des Vineland Boyz, s’étalait à la vue de tous.
Et moi en costume trois-pièces de coupe italienne, l’air bien pour les caméras et baignant dans toute la majesté de la loi.
Quatrième de couverture...
Après avoir fait libérer un homme de prison, l’avocat Mickey Haller est inondé de demandes de détenus clamant leur innocence. Pour étudier leurs dossiers, il embauche son demi-frère, l’ex-inspecteur du LAPD Harry Bosch.
Un seul cas retient l’attention de ce dernier: une mère accusée d’avoir tué son ex-mari, adjoint des services du shérif, lesquels se sont montrés pressés de « rendre justice » à l’un des leurs. Haller exige que l’affaire soit immédiatement rejugée.
Tandis que Bosch se lance sur les traces du véritable assassin, l’avocat à la Lincoln lutte contre l’impitoyable machine judiciaire de l’État de Californie. Seules la persévérance et une fine connaissance du droit vont permettre à Haller et Bosch de l’emporter, alors que beaucoup semblent prêts à tout pour enterrer l’affaire à jamais.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...