L'Epouvantail

Michael Connelly

Seuil Policiers - Mai 2010 - Traduction (anglais) : Robert Pépin

Tags :  Roman d'enquête Serial Killer Journaliste Los Angeles Années 2000 Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 22 mai 2010

La crise est partout, même dans la presse. Surtout dans la presse. Jack McEvoy, journalisme au L.A. Times, chargé des affaires criminelles, vient de se faire "dégraisser". Viré comme un malpropre, avec seulement quinze jours de préavis et comme dernière mission de former sa remplaçante, Angela Cook.
Alors qu'il arrose avec quelques collègues cet événement qui ressemble fort à une fin de carrière, lui vient l'idée de signer un dernier article.

J'allais en écrire un dernier, qui serait l'épitaphe de ma carrière. Et obligerait tout un chacun à ne pas m'oublier après que j'aurais disparu.

Justement, une mère de famille vient de se plaindre auprès de lui du traitement réservé à son fils, Alonzo Wislow, un petit dealer de banlieue accusé de meurtre. Un Noir qui tue une femme blanche, fut-elle junkie, c'est toujours un dossier facile pour la police. Jack, qui a écrit une brève sur le sujet en suivant les recommandations des flics qui annonçaient que le gamin avait avoué, s'en veut un peu et met à profit ses quinze jours de "liberté" pour enquêter plus avant…

On le sait, Michel Connelly a fait ses débuts en tant que journaliste criminel et c'est avec un personnage qui lui ressemble beaucoup, ou au moins lui est particulièrement proche, qu'il signe ce nouveau roman. Les fans de l'auteur connaissent déjà Jack McEvoy pour l'avoir croisé dans un de ses plus célèbres livres, Le Poète, dont il était le personnage principal, ou dans quelques autres où il apparaissait en marge.
Le revoilà donc en pleine lumière, sur le devant de la scène, même si d'entrée, il voit poindre sa fin de carrière. Le L.A Times n'est pas épargnée par la crise. Comme toute la presse écrite, il essuie les assauts d'Internet et de l'information "directe". C'est un métier qui disparaît. Avec son personnage, c'est sans doute un peu de nostalgie qui étreint Connelly, et lui fait nous proposer comme une sorte hommage à la fonction.

J'aimais bien couvrir les activités de la police parce qu'en général je racontais à mes lecteurs quelque chose qu'ils ignoraient. C'était sur les vilains trucs qui peuvent arriver que j'écrivais. Sur la vie dans ses côtés extrêmes. Sur les bas-fonds dont les gens assis devant un petit déjeuner toasts-café n'ont aucune expérience, mais qu'ils ont envie de connaître. Ça me donnait un certain élan, et l'impression d'être prince de la ville quand je rentrais chez moi en voiture le soir.

Si ça n'est pas une profession de foi, ça y ressemble tout de même beaucoup, non ?

Connelly va donc nous dévoiler les secrets des salles de presse, les pratiques des journalistes en relation avec la police, ou comment ils réalisent leurs propres enquêtes. Et puis, en cherchant à écrire l'article qui lui donnera le Pulitzer — comment la société a transformé un gamin de seize ans en criminel — Jack McEvoy va tomber sur un gros morceau. Un tueur en série comme il en a déjà croisé…

L'ombre du Poète plane sur cet Épouvantail. Un peu trop. Le tueur pervers et machiavélique, on a déjà donné. Si Connelly a du métier et sait y faire — on ne s'ennuie pas à la lecture de ce pavé de près de cinq cents pages — il tire quand même toujours sur les mêmes ficelles.
Bien sûr, on aura droit cette fois à un passage sur les dangers liés aux nouvelles technologies et plus particulièrement au stockage électronique des données, mais le schéma général reste le même. On est en pays de connaissance. D'ailleurs, même l'agent Rachell Walling est de la partie. C'est comme un repas de famille : on sait comment ça va se finir…
Pour qui lirait là son premier Connelly, aucun doute, on peut se laisser emballer. Quand on en est à son dixième, voire plus, la saveur n'est plus la même.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Si vous ne l'avez pas encore lu : Le Poète, ou la genèse du personnage de Jack McEvoy.

Le début...

Les dix premières lignes...

Carver faisait les cent pas dans la salle de contrôle en surveillant les quarante de devant. Les tours s'étendaient devant lui en rangées absolument parfaites. Elles bourdonnaient si calmement et avec tant d'efficacité que même avec ce qu'il savait, Carver ne pouvait que s'émerveiller de tout ce que la science pouvait faire. Tout cela en si peu d'espace ! Car ce n'était pas un ruisselet de données qui coulait tous les jours devant lui, mais bel et bien un fleuve aussi rapide que bouillonnant (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Viré du L.A. Times, le journaliste Jack McEvoy hésite entre le dégoût et la rage. Mais c’est la fierté qui finalement l’emporte : avant de partir, il va écrire l'article de sa vie. Et les pontes de la direction n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
À priori l’histoire d’Alonzo Winslow, un dealer meurtrier de 16 ans, n’a rien de prometteur : le gamin a avoué. Mais d'autres meurtres, bien antérieurs, semblent prouver le contraire.
Embarqué dans une aventure qui le dépasse, Jack lance un S.O.S. à Rachel Walling, l’agent du FBI qu’il aime depuis toujours. Sans se douter que dans le même mouvement, il enclenche le piège machiavélique tendu par un tueur d’une intelligence et d’une cruauté ahurissantes.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Michael Connelly










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