Seuil Policiers - Novembre 2003 - Traduction (anglais) : Robert Pépin
Tags : Roman d'enquête Flic Los Angeles Années 2000 Plus de 400 pages
Publié le : 12 février 2005
Voilà le vrai retour de l'inspecteur Harry... sauf qu'il n'est plus
inspecteur au LAPD ; mis à la retraite (déjà préparée dans le "très
moyen" Wonderland Avenue),
Harry Bosch est passé au privé en prenant sa licence de détective. Mais
son emploi du temps n'est pas si chargé et, fidèle à ses habitudes, il
s'attarde sur un des nombreux dossiers non résolus qui le hantent :
l'assassinat d'Angela Benton, insignifiante assistante d'un producteur
hollywoodien.
Il reprend cette enquête inachevée qui le ramène à un épisode de sa vie de flic, lorsqu'il fut
blessé pendant un braquage dans un studio de cinéma où se tournait, pour
faire plus vrai, une scène utilisant un magot en vrais dollars plutôt
qu'en billets de Monopoly. Réunissant les deux dossiers qui ne tardent
pas à se lier, Bosch entre dans une affaire où il est beaucoup question
de FBI, de disparitions énigmatiques d'enquêteurs, de financement du
terrorisme. Mais même si les portes se ferment, ou s'ouvrent moins
facilement lorsqu'on a perdu son insigne, qu'on lui suggère fermement de
poser ses questions ailleurs, il en faut plus (beaucoup plus) pour
décourager ce nouveau détective, et retrouvant les bases de son métier,
Harry Bosch va bien sûr aller au bout de son enquête.
Michael Connelly nous ramène son héros au grand cœur ; il lui a trouvé un
avenir en le transformant en privé et en le recentrant sur son métier :
l'investigation. C'est aussi un retour au roman noir. On retrouve
toutes les qualités qui ont fait le succès de cet auteur : son
efficacité dans le suspense, son sens du détail, sa connaissance
profonde des mécanismes policiers et son apparente facilité à mener son
lecteur où bon lui semble. La psychologie de son personnage fétiche est
toujours aussi bien rendue et entretenue ; on a toujours l'impression
de le connaître chaque fois un peu plus.
Quant à la dissertation sur la vie américaine que Michael Connelly se plait à
glisser dans ses romans, elle s'attaque ici aux conséquences indirectes
de l'après 11 septembre qui a vu de nombreux services d'état, et
notamment le FBI, dotés de pouvoirs illimités au nom de la sécurité
intérieure et de la lutte contre le terrorisme. Et comme souvent
(toujours ?) dans ces cas là, on débouche sur la terreur et des
procédés inavouables. Un roman sombre qui, comme son héros,
s'interroge sur l'avenir et les dérives de la société américaine.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Harry Bosch est un personnage haut en couleurs qui évolue lentement au fil de ses aventures. Si vous l'avez apprécié, devenez un fan, et offrez vous toute la série. Ça n'est pas toujours exceptionnel (ne ratez pas tout de même L'Envol des Anges), mais le métier est au rendez-vous et on passe souvent un bon moment à sa lecture. Le respect de la chronologie est souhaité.
Les dix premières lignes...
La dernière chose à laquelle je m'attendais était bien de voir Alexander
Taylor m'ouvrir lui-même sa porte. Cela faisait mentir tout ce que je
savais d'Hollywood. Pour moi, on n'ouvre à personne quand on se fait un
milliard de dollars au box-office. Taylor aurait dû avoir un type en
uniforme posté devant chez lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et
c'est seulement après avoir sérieusement vérifié mon identité et
l'heure de mon rendez-vous que ce type m'aurait autorisé à entrer. Pour
me diriger aussitôt vers un majordome ou une femme de chambre qui
m'aurait conduit jusqu'à son patron, nos chaussures faisant aussi peu
de bruit sur le plancher que neige qui tombe (...).
Quatrième de couverture...
L'ex des Homicides Harry Bosch n'a plus le badge qui lui ouvrait toutes les
portes et le couvrait en cas d'ennui. Mais rien à faire : il élucidera
le meurtre d'Angela Benton, jeune assistante de production retrouvée
morte quelques jours avant un des plus gros hold-up de Hollywood. Sauf
que, dès le départ, "on" (mais qui ?) lui ordonne de renoncer.
Obstiné, Bosch va voir un des deux policiers ayant enquêté sur le braquage.
Celui-ci lui révèle qu'un agent du FBI, une femme, a jadis téléphoné à
son collègue pour l'informer d'une anomalie dans les numéros de billets
recensés par la banque, puis volés. Ainsi commence un des romans les
plus sombres et inquiétants de Michael Connelly.
Difficulté de l'enquête et présence obsédante d'une force inconnue qui tire toutes
les ficelles en entraîne Bosch dans une terrible descente au enfer,
Lumière Morte marque le grand retour de Harry Bosch au travail
d'enquête.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...