Michael Connelly

Un avis personnel...

Publié le : 05 février 2005

Pour une fois, le narrateur de ce nouvel opus (le huitième de la série) n'est ni un policier (Harry Bosch), ni un ancien agent du FBI (Terry McCaleb), ni un journaliste (Jack McEvoy), toute figure maîtrisée par Michael Connelly à travers son expérience personnelle. Ici, le héros navigue de l'autre coté de la "barrière", coté voyou, coté truand, en tout cas ni du coté du pouvoir (fut-il le quatrième) ni du côté des forces de l'ordre. Et puis ça n'est pas vraiment un héros, c'est une héroïne...
Cassie Black a vécu la prison après une affaire qui a mal tourné et connait maintenant la liberté conditionnelle. Elle souhaite raccrocher, essentiellement pour obtenir la garde de sa fille, née en prison, et placée dans une famille d'accueil ; elle a donc dégoté un emploi de vendeuse de voitures de luxe (on est à Hollywood, elle ne va quand même pas finir caissière au supermarché...). Mais les choses traînant, elle décide, aidée par son ancien complice Leo, de monter un dernier coup qui la mettrait, elle et sa fille, définitivement à l'abri du besoin. Direction Las Vegas et le casino Cleopatra pour la der des der, mais bien sûr, les choses vont mal tourner...
Michael Connelly nous propose une immersion dans le monde des rats d'hôtel et celui de la sécurité hypersophistiquée et ultra-technologique des casinos de Las Vegas ; on a droit à toutes les descriptions techniques associées, avec la précision qu'on lui connait. Mais l'essai n'est pas transformé : autant Harry Bosch est un personnage attachant, autant Connelly a du mal à nous tenir avec Cassie Black. L'intrigue ne suffit pas, cette tentative de se glisser à la fois dans la peau d'une femme et d'un truand ne réussit pas à l'auteur, dommage. Peut-être est-ce cette lune noire qui lui aura, à lui aussi, porté la poisse ?..

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Ne restez pas sur cette impression "moyenne", comme si vous aviez affaire à un écrivain sans saveur... Michael Connelly est capable de beaucoup mieux, mais choisissez vous même.

Le début...

Les dix premières lignes...

Tout autour d'eux la cacophonie de la cupidité s'adonnait à ses excès les plus éclatants et extrêmes. Mais elle n'aurait pu faire la moindre brèche dans leur monde.
Cassie brisa la conversation qu'ils se faisaient avec les yeux juste le temps de regarder la table, y prendre son verre et le lever. Il était vide, hormis les glaçons et une cerise, mais cela n'avait pas d'importance. Il leva le sien à son tour - il n'y restait plus qu'une gorgée de bière et de mousse, et encore.
- Jusqu'au bout, dit-elle. À notre réussite.
Il sourit et acquiesça d'un signe de tête. Il l'aimait et elle le savait.
- Jusqu'au bout, commença-t-il.
Puis il fit une pause et ajouta :
- À l'endroit où le désert se fait océan (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Contrainte de passer à l'action pour protéger le secret qui la déchire, Cassie Black, une ancienne détenue maintenant en liberté conditionnelle, décide de cambrioler la suite d'un grand flambeur du casino Cleopatra, à Las Vegas. Caméras de surveillance partout, gardes armés, coffre-fort blindés, etc., la sécurité est sans faille - et dirigée par un certain Karch, individu particulièrement sadique et retors dans sa façon de penser. S'attaquer à lui, c'est courir à la mort, mais c'est le risque que doit prendre Cassie si elle veut réussir.
Et ce n'est rien en comparaison de ce qui se passe lorsqu'on comprend que l'enjeu est mille fois plus énorme que ce à quoi on s'attendait au début de l'affaire. Car, bien sûr, dans l'énorme partie qui se joue, toutes les cartes sont biaisées.