Dieu qui Parle

Tony Hillerman

Rivages / Thriller - Août 1990 - Traduction (anglais) : Danièle et Pierre Bondil

Tags :  Roman d'enquête Polar militant Flic Criminel Washington Années 1980 Littéraire Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 18 novembre 2008

Joe Leaphorn est dépêché par son ami Kenedy, agent du FBI, pour essayer de trouver des indices autour d'un corps retrouvé près d'une voie ferrée. Malgré ses talents de pisteur dans la lecture et l'interprétation des traces, Leaphorn ne trouve aucune piste, à part un morceau de papier sur lequel est écrit "Agnès Tsosie – Yeibichaï". Un mois plus tard, Jim Chee est chargé d'appréhender un dénommé Highthawk, militant de la cause indienne qui cherche à récupérer les squelettes des ancêtres des différentes tribus détenus au Musée de la Smithsonian Institution, à la cérémonie du Yeibichaï d'Agnès Tsosie. Joe Leaphorn, dans son enquête, se heurte à l'indifférence générale concernant ce cadavre qui intéresse de moins en moins le FBI, et décide de poursuivre ses recherches à Washington pendant ses congés. De son côté, Jim Chee est contacté par son amie avocate qui vit à Washington, Janet Pete, qui lui demande de l'aide et des conseils par rapport à son client, un certain Highthawk.

Dieu-Qui-Parle est le premier roman du cycle Navajo de Tony Hillerman qui se déroule en grande partie hors de la réserve. Il envoie ses deux policiers fétiches à Washington, dans un milieu urbain sinon hostile, forcément différent. Mais Hillerman ne tombe pas dans les clichés à la Crocodile Dundee, les deux Navajos connaissent déjà le monde des Blancs, ils ont été tous les deux à l'Université et ont une bonne idée de ce qui les attends. Mais il y a quand même quelques scènes qui marquent les différences d'un milieu urbain, avec le premier trajet en métro de Jim Chee qui s'étonne que les usagers baissent la tête pour éviter de se regarder, ou, plus choquant, l'indifférence générale des gens pour un SDF allongé par terre, que le même Jim Chee tente d'aider.

On note aussi une évolution dans le personnage de Jim Chee qui, pour une fois, est plus mis en avant que Leaphorn. Sa relation avec Mary Landon aussi évolue, et touche à sa fin. Si ce voyage à Washington était un dernier test pour savoir s'il n'aimerait pas travailler hors de la réserve et pouvoir ainsi reconstruire quelque chose avec Mary, l'expérience de Janet Pete avec son mentor John McDermott lui montre que ce serait une voie sans issue. D'ailleurs les prémisses d'une relation entre l'avocate et le policier semblent sceller définitivement sa séparation avec Mary Landon.

Leaphorn, lui, reste le même. Toujours hanté par le souvenir de sa femme qui l'enferme dans une solitude volontaire. Toujours en quête de réponses à chaque problème, ce qui l'amène à s'acharner sur l'origine de ce cadavre dont tout le monde se fout. Et si Jim Chee a une part prépondérante dans cet opus, c'est bien Leaphorn qui fait converger les deux pistes, et qui semble diriger l'enquête.

Et puis il y a dans ce roman, plus que dans les précédents, le point de vue du tueur. Un homme loin d'être intelligent qui se révèle traumatisé par sa mère, par l'esprit de vengeance et de non-soumission, et qui est plus souvent guidé par son instinct que par sa raison.

Enfin, comme à chaque roman, Tony Hillerman aborde un problème entre les Blancs et la communauté amérindienne. Dans Dieu-qui-Parle, c'est avec celui des ossements prélevés sur des sites sacrés et exposés dans les musées que l'auteur interpelle le lecteur. Comme à chaque fois il fait ça de façon subtile et pleine d'humour, en renversant les rôles. Le dénommé Highthawk fait livrer dans un carton à la directrice du musée, les ossements de ses aïeux fraîchement déterrés. Bien sûr, la justice lui tombe dessus, reflétant les inégalités de traitements entre les Blancs et les Indiens. Sans oublier le coup de projecteur qu'il donne, aussi, sur la religion Navajo en décrivant la danse du Yeibichaï.

Ce Dieu-qui-Parle est un Hillerman de très bonne facture servi par une intrigue assez tortueuse qui ferait presque penser à l'enquête de Un peu plus Loin sur la Droite de Fred Vargas et surtout, qui ne décevra pas les inconditionnels de l'auteur.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Assurément tout Hillerman, mais vous pouvez également vous pencher sur le cas d'Arthur Upfield.

Le début...

Les dix premières lignes...

Dès qu'elle approcha de l'encadrement de la porte qui, du bureau de sa secrétaire, également chargée de l'accueil des visiteurs, permettait d'accéder au sien, Catherine Morris Perry remarqua la boîte posée sur sa table de travail. Elle était volumineuse : peut-être un mètre de long et presque aussi haute. Les lettres imprimées sur la boîte indiquaient qu'elle avait à l'origine contenu un four à micro-ondes fabriqué par la General Electric. Elle était entourée de bandes de papier adhésif marron qui avaient été posées à la va-vite. C'était une boîte grossière, incongrue parmi les objets d'art d'un goût irréprochable et les pastels délicats du bureau élégant de Catherine Perry (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Personne, décidément, ne semble s'intéresser au corps de cet homme mystérieusement retrouvé le long de la voie ferrée au cœur des paysages désertiques de l'Arizona. Mais tandis que la police locale et le FBI rivalisent d'attentisme, Joe Leaphorn remonte avec ténacité une piste où s'entrecroisent terrorisme politique et terrorisme culturel. Et, au bout du voyage, dans les couloirs ténébreux du musée d'histoire naturelle de Washington, il a rendez-vous avec son collègue Jim Chee.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Tony Hillerman










Edition(s)...

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Du même auteur...

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Le Peuple de l'Ombre (Le Peuple des Ténèbres) Là où Dansent les Morts Le Vent Sombre La Voie du Fantôme Porteurs de Peau Femme qui Écoute Le Voleur de Temps La Voie de l'Ennemi Coyote Attend Les Clowns Sacrés Moon Le Premier Aigle Le Vent qui Gémit