Rivages / Thriller - Août 1999 - Traduction (anglais) : Danièle et Pierre Bondil
Tags : Polar militant Mystique Flic Amérique profonde Littéraire Moins de 250 pages
Publié le : 1er mars 2006
Lorsque l'on referme Le Premier Aigle, on ressent l'impression étrange qu'un sage vient de nous conter un thriller. Mais la sérénité du ton employé par Hillerman ne trompe pas. Cette histoire est un véritable cauchemar, en plein Arizona d'aujourd'hui, à mille lieues de tous les stéréotypes. La réserve navajo, les traditions ancestrales ne servent pas à agrémenter le récit d'une touche folklorique qui serait malvenue. Tony Hillerman ne s'est pas donné pour mission de faire de l'angélisme, il laisse son intrigue se dérouler sous nos yeux, dans un polar humaniste. Il nous fait croiser la route de personnages hauts en couleur, "Vieille femme Notah" pour ne citer qu'elle.
Les traditions indiennes côtoient les dernières avancées de la science, les chargés d'étude des vecteurs de transmission de la peste bubonique évoluent dans leurs scaphandres futuristes au milieu des chèvres. Les histoires secondaires, nombreuses, apportent aussi bien à l'enquête qu'à la profondeur de la réflexion de l'auteur. De grands thèmes sont abordés : la peine de mort, le retour de maladies disparues, le poids des traditions, le carriérisme, l'amour, l'amitié, le respect. Un régal.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Tout Hillerman !.. C'est ce que répètent à loisir tous ceux qui ont eu le plaisir de jeter un œil à sa production.
Les dix premières lignes...
Le corps d'Anderson Nez, recouvert d'un drap, attendait sur le lit à roulettes.
De l'endroit où Shirley Ahkead était assise, à sa table du bureau des infirmières du service des urgences du Centre médical d'Arizona nord, à Flagstaff, la forme blanche que dessinait le corps faisait penser à la montagne de Ute-qui-dort telle qu'elle apparaissait du hogan de sa tante, près de Teec Nos Pos. Les pieds de Monsieur Nez, à deux mètres de ses yeux à peine, soulevaient le drap et lui donnaient l'aspect de ce sommet (...).
Quatrième de couverture...
Le lieutenant Jim Chee, appelé en renfort du fin fond de la réserve navajo par un de ses subordonnés, découvre sur le sommet d'une mesa l'agent Kinsman, grièvement blessé. À ses côtés, un coupable tout désigné, un Hopi venu là braconner un aigle en vue d'une cérémonie religieuse. Mais les choses se compliquent lorsque Janet Pete, de retour de Washington, se voit confier la défense de l'accusé, qui se dit innocent.
Parallèlement, Joe Leaphorn est tiré de sa retraite pour retrouver Cathy Pollard, une spécialiste des vecteurs de transmission des maladies, disparue alors qu'elle étudiait une colonie de chiens de prairies susceptibles d'être la cause d'un nouveau cas de peste bubonique ; le malade est mort en quelques heures car la mutation des virus a rendu les antibiotiques inefficaces. Or, la scientifique se trouvait dans la même zone que Kinsman au moment de son agression.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...