Rivages / Noir - Janvier 1987 - Traduction (anglais) : Danièle et Pierre Bondil
Tags : Amérique profonde Historique (avant 1930) Moins de 250 pages
Publié le : 1er décembre 2006
Le Vent Sombre, deuxième opus de la trilogie Jim Chee, sans doute le meilleur des trois, nous plonge dans une intrigue mêlant Navajo et Hopi au cœur du Nouveau Mexique.
Jim Chee, jeune agent de la police tribale Navajo, assiste, une nuit, au crash d'un petit avion en plein territoire de la réserve, alors qu'il surveille un moulin qui a été sujet à plusieurs sabotages. Des coups de feu. Chee arrive sur les lieux et découvre trois morts : le pilote et son passager et un homme tué par balle. Avant même qu'il ne s'intéresse à ce crash, son chef, Largo, lui interdit toutes initiatives, les autorités fédérales et notamment la DEA (les stups) se saisissent du dossier. Chee va donc se consacrer à ses affaires courantes : le sabotage du moulin, un vol de bijoux et un cadavre non-identifié dont les blessures ressemblent à un rite sorcier. Ces trois enquêtes vont, quand même, lui permettre de faire ses propres recherches sur le crash. Son enquête va le mener à suivre et poursuivre "Doigt de Fer", un Indien ayant trempé dans des trafics à Los Angeles, touché par le "Vent Sombre".
Quelqu'un qui violait les règles normales du comportement et qui vous causait du tord était, selon la définition Navajo, "égaré". Le "Vent Sombre" s'était emparé de lui et avait corrompu son jugement. On évitait ce genre de personnes, on était inquiet pour elles, et on se réjouissait si elles étaient guéries de cette folie passagère et si elles étaient rendues à l'état de hozro
Hillerman nous sert une intrigue, encore une fois efficace et passionnante, introduisant un peu plus les rites et coutumes Navajo, mais aussi un peu ceux des Hopis. Son personnage de Jim Chee est aussi attachant que lui-même est attaché et respectueux de la culture Navajo, il semble que son choix entre ses ancêtres et l'entrée au FBI soit fait. Hillerman en profite au passage pour démonter quelques clichés tenaces qu'ont les "hommes blancs" par exemple : la lecture des traces sur le sol serait une capacité innée des Indiens, Chee explique que, comme tout, cela s'apprend ; Et plus général, la notion de peuple Indien qui est une invention des blancs, il n'y a pas de peuples Indiens mais une multitude de Tribus.
Un livre qui dépayse et un univers qui fascine, et un auteur qui essaie de sortir les "indiens" d'Amérique, des clichés ! Prenez en l'habitude avec Tony Hillerman !
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Ce roman a été adapté au cinéma, en 1991, par Errol Morris, avec Lou Diamond Phillips (dans le rôle du sergent Jim Chee), Fred Ward, Gary Farmer, Guy Boyd, et Jane Loranger.
Ce film, produit par Robert Redford, a été renié par Tony Hillerman lui-même.
Les dix premières lignes...
Le garçon appartenant au Clan de la Flûte fut le premier à l'apercevoir. Il s'immobilisa sur place en la regardant fixement.
— Quelqu'un a perdu une botte, dit-il.
Même de l'endroit où il se trouvait, à au moins quinze mètres en retrait sur la piste, Albert Lomatewa se rendit parfaitement compte que personne n'avait perdu cette botte. Elle avait été placée à cet endroit et non abandonnée. Posée verticalement au beau milieu de la piste, la pointe dirigée droit sur eux. Visiblement, quelqu'un l'avait mise là (...)
Quatrième de couverture...
D'anciennes inimitiés ravivées et un moulin vandalisé, un mystérieux accident d'avion et des "belacani" (hommes blancs) qui disparaissent ou surgissent au cœur du désert d'Arizona. Un Navajo surnommé Doigts-de-fer et un cadavre sans nom : Jim Chee, policier navajo qui ne se laissé pas facilement intimider, poursuivra son enquête jusque dans un village interdit perché sur l'une des mesas hopi.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...