Gallimard / Série Noire - 1976 - Traduction (anglais) : Patrick Floersheim
Tags : Roman noir Comédie Arnaque Truand New York Années 1970 Humoristique Moins de 250 pages
Publié le : 26 avril 2007
Les finances ne sont pas au beau fixe. Dortmunder doit absolument réussir un coup. Mardi, il a repéré un magasin de fourrures. Il y retourne samedi soir. Vide ! Faillite ! La poisse ! Peut-être que le coup que veut proposer Kelp vaut la peine ? Mais Kelp ne dévoile rien avant qu’il n’ait lu un bouquin : Vol d’Enfant, écrit par un certain Richard Stark. Y est exposé une histoire d’enlèvement et de rançon. Toute la fine équipe est réunie chez May et Dortmunder. Kelp, emballé par le bouquin, propose de copier le plan qui y est expliqué dans les moindres détails. Tout a été prévu, jusqu’au partage de la rançon après la réussite du kidnapping. S’ils suivent tout à la lettre, il n’y a pas de raisons que cela échoue. Parker et son équipe réussissent bien eux. Mais c’est sans compter sur l’avalanche habituelle de rebondissements qui viennent gripper tous les plans de Dortmunder. Tout cela finira forcément en un fiasco monumental. Mais que va-t-il arriver à notre bande de cambrioleurs préférés ?
J’attendais beaucoup de ce roman. La réunion des deux personnages fétiches de l’œuvre de Westlake ! Dortmunder et Parker. Westlake insère même des passages signés Richard Stark dans le fil du roman. J’ai été un peu déçu car en fait ils ne se rencontrent pas directement. Ils le font par la lecture du livre que propose Kelp à la bande. Dommage. De plus ces passages qui mettent Parker en scène sont peu nombreux. C’est ce qui nuance ma note sur ce roman.
Sinon c’est, comme à chaque fois, un régal. Westlake nous ravit. Les situations sont savoureuses, drôles et pathétiques à la fois. L’opposition de l’état d’esprit de Dortmunder, bougon de se faire souffler un plan, et celui de Kelp, excité de pouvoir entrevoir un coup sur le point de réussir et, prendre un peu la direction de l’équipe. Comme à chaque fois tout semble parfaitement se dérouler jusqu’aux premiers petits accrocs. Insignifiants au début. De plus en plus encombrants ensuite.
Mention spéciale à M’man Murch, la mère de Stan, qui s’emmêle les pinceaux et nous fait mourir de rire. Notamment lorsqu’elle appelle le père du jeune Jimmy pour lui expliquer le déroulement de la remise de rançon. Le décalage est renforcé par l’insertion des passages du livre où Parker réussit magistralement son enlèvement. En effet, Westlake les fait suivre immédiatement par la version foireuse de l’équipe Dortmunder. Un régal !
Je ne me lasse pas des mésaventures de Dortmunder et de ses comparses. Il est vrai que chaque roman est construit de façon quasi identique, mais Westlake puise dans son imagination fertile pour trouver des aléas tous plus incroyables les uns que les autres. Il fait ainsi rebondir et capoter l’affaire à chaque fois. Le tout dans une atmosphère délicieuse, mélange de désespoir et de fatalité assumée, le tout enrobé d’un humour toujours subtil. C’est dans ces ressorts que je trouve tout mon plaisir. À chaque fois cela paraît énorme, mais ça passe tout seul. Et l’on en redemande.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Westlake se livre ici à un ping-pong subtil avec son double Richard Stark et n’hésite pas à réunir ses deux champions : le redoutable Parker et le calamiteux Dortmunder. Il est intéressant d’avoir lu au moins une aventure de chaque personnage pour prendre un plaisir maximum. Par exemple Pierre qui Roule et Comeback.
Ce livre a paru aux éditions Gallimard en 1976, sous le titre V’là Aut’ Chose !, dans une traduction de Patrick Floersheim. La traduction a été complétée et révisée par Patricia Christian pour la présente édition qui date de 2005.
Les dix premières lignes...
Dortmunder, tout de noir vêtu, chargé de son sac de toile plein d’outils de cambrioleur, arrivait du parking du carrefour, par les toits. Au sixième toit, il se pencha vers la rue pour s’assurer qu’il était bien sur le bon immeuble, et la tête lui tourna un instant quand il vit la chaussée, flottant comme un navire dans la lueur de l’éclairage public, six étages plus bas. Entre les voitures garées des deux côtés, s’ouvrait un chenal sombre. Un taxi passait ; son toit jaune luisait sous les réverbères. Suivait une voiture de police, au ralenti. Son gyrophare, éteint, ressemblait à un bonbon (...)
Quatrième de couverture...
Parce qu’il est un esprit ouvert toujours disposé à se faire expliquer son métier et à s’améliorer, Dortmunder accepte la proposition d’Andy Kelp de kidnapper un enfant en suivant une méthode décrite dans un roman de… Richard Stark. Le livre n’est peut-être pas un chef d’œuvre, toutefois, l’intrigue est efficace. Dortmunder et ses amis enlèvent donc Jimmy Harrington, le fils âgé de douze ans d’un avocat de Wall Street, alors qu’il se rendait chez son psychiatre. Mais le petit Jimmy est intelligent, beaucoup plus futé à vrai dire que ses ravisseurs, et c’est lui qui va rapidement prendre les choses en main et gérer son propre enlèvement !
Sa trombine... et sa bio en lien...
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