Finie le Comédie

Donald Westlake

Rivages / Thriller - Mai 2014 - Traduction (anglais) : Nicolas Bondil - Pierre Bondil

Tags :  Roman d'enquête Quidam Etats Unis Années 1970 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 1er juin 2014

Recommandé Donald Westlake s'est éteint à la fin de l'année 2008 après avoir publié une bonne centaine de romans — le nombre exact reste encore incertain aujourd'hui — sous divers pseudonymes. Il déclarait en 2006, invité du festival Quai du Polar : « J’écris sous le nom de Westlake lorsque je suis de bonne humeur, sous celui de Coe lorsque je suis dépressif et sous celui de Stark lorsque je suis agressif ».
Si l'on en croit l'auteur, ce devrait donc être un roman écrit de bonne humeur qui vient de paraître chez Rivages, ce qui pourrait néanmoins être contredit par son titre : Finie la Comédie.

Jamais publié jusqu'à aujourd'hui, Finie la Comédie aurait été écrit au début des années quatre-vingts et se situerait donc dans la chronologie à l'époque de Kahawa et comme ce dernier dans la série des romans « pas drôles » (auxquels il conviendrait d'ajouter Le Couperet).

Nous sommes à la fin des années soixante-dix. Koo Davis exerce comme comique à la télévision. Un comique vieillissant qui a eu son heure de gloire à l'époque où il fallait remonter le moral des troupes parties porter la bonne parole à travers le monde — notamment durant la guerre de Corée. Époque où tout était plus simple, et les "explications" plus simplistes ; la guerre froide a cet avantage que sont clairement établis les "bons" et les "méchants". Pas d'états d'âme pour Koo Davis à faire rire les soldats de la glorieuse Amérique.
Et puis sont venues les années soixante-dix, la guerre du Vietnam cette fois, et avec elles la reconversion, les incertitudes…

Koo Davis a toujours la fibre d'un comique troupier, mais c'est aujourd'hui sur les plateaux de télévision qu'il exerce son talent. Et c'est là que vont le cueillir les membres d'un groupuscule gauchiste qui ont préparé son enlèvement.
Le roman débute avec cet épisode et se terminera avec son règlement. Entre les deux, on apprendra à mieux connaître Koo Davis et ceux qui le séquestrent, tandis qu'on suivra pas à pas l'enquête de la police, pour une fois associée au FBI compte tenu de la notoriété de la victime.

L'aspect "technique" du roman n'est pas mis de côté par Westlake. Il décrit minutieusement le déroulement de l'enquête, ses avancées, ses rebondissements, ses échecs parfois, mais c'est bien son pendant "psychologique" qui s'avère le plus intéressant.
Finie la Comédie (The Comedie is Finished) porte bien son titre. C'est un peu le roman de la désillusion, que ce soit pour Koo Davis qui, à la fin de sa vie, a vu s'écrouler ses certitudes, que pour les "gauchistes" qui l'ont enlevé, révolutionnaires en mal de reconnaissance, âmes perdues… Les punks prennent le relais du flower power et Ronald Reagan arrive au pouvoir…

C'est une photographie de cette transition que propose le roman, montrant à la fois la clairvoyance de son auteur et l'acuité de son regard. Sans doute un livre qui détonne dans la production de Westlake, mais assurément un excellent moment de lecture.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Cités plus haut, les romans « pas drôles » de Donald Westlake : Le Couperet ou Kahawa.

Le début...

Les dix premières lignes...

« Bienvenue à la télévision, les amis. Si vous êtes vraiment très bons, vous pourrez revenir la semaine prochaine. »
Koo Davis est sur scène et tient négligemment le micro un peu plus bas que son menton rose et rond. Il ressemble à son portrait réalisé par Norman Rockwell, il y a plus de vingt ans ; dans ces portraits, tout le monde présente ce même visage rose et chaleureux semblable à du latex, mais Koo Davis est réellement comme ça. Il constitue l'argument irréfutable pour légitimer la palette de Norman Rockwell : « Vous voyez ? C'est réaliste ! »
« Ce truc-là, dit Koo Davis à son public, ça s'appelle une caméra, et cet autre truc, c'est un cadreur. Si c'est un cadreur syndiqué, on dit "monsieur". » (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

A la fin des années 1970, l’Amérique est encore traumatisée par le Vietnam et le Watergate. Koo Davis, un comique « de droite » (il fait ses tournées sur les théâtres d’opérations militaires à l’étranger et sympathise avec les gradés) est enlevé par un groupuscule d’allumés d’extrême gauche, aux revendications des plus floues. Retenu prisonnier dans une étrange pièce souterraine donnant sur le fond d’une piscine, Koo perd vite pied : non seulement une femme inquiétante s’y baigne toute nue, mais surtout, privé de ses innombrables médicaments, stimulants et autres anxiolytiques, il est condamné à brève échéance à l’effondrement neuropsychiatrique. Lorsque les flics et le FBI tentent une opération de secours qui échoue lamentablement, la position de Koo devient vraiment inconfortable…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Donald Westlake










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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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