Gallimard / Série Noire - Novembre 1978 - Traduction (anglais) : Henri Collard
Tags : Comédie Arnaque Truand Etats Unis Années 1970 Humoristique Entre 250 et 400 pages
Publié le : 11 septembre 2008
Au cours d’un énième cambriolage parfait, minuté et inratable, John Dortmunder, le voleur le plus malchanceux de tout New York, se fait alpaguer par une voiture de patrouille. Le jour de son audience préliminaire, il voit arriver, pour remplacer le minable avocat que l’Etat lui avait commis d’office, un ténor du barreau : Stonewiler. La Rolls des causes désespérées. Mais pourquoi tiendrait-il tant à s’occuper du cas de Dortmunder, lui qui ne recherche que les affaires pouvant lui apporter un maximum de publicité. Il a en fait été missionné par Arnold Chauncey. Riche héritier d’une fortune familiale colossale et n’ayant aucun sens de la conservation du patrimoine, il se retrouve avec un besoin urgent d’argent. Il veut organiser une arnaque à l’assurance en se faisant dérober l’une des nombreuses toiles de sa collection personnelle. Il lui faut un as de la cambriole… Dortmunder réunit ses acolytes, planifie une expédition minutée au poil. Bénéficiant d’une complicité à l’intérieur de la maison à visiter, tout va se passer comme sur des roulettes. Enfin un plan facile et qui va rapporter gros sans trop risquer. C’est bien mal connaître l’art de Donald Westlake pour tout faire foirer…
Lire une aventure de Dortmunder, c’est un peu comme regarder la rediffusion d’un James Bond. On sait ce qui va se passer, on se dit qu’on les a tous vus, qu’a chaque fois c’est la même chose. Mais bon on regarde quand même. Et comme à chaque fois, on n’est pas déçu du voyage. Une fois de plus tout va foirer. On le sait, mais tout le plaisir de la lecture, c’est de découvrir ce qui va tout faire capoter. Westlake déploie des trésors d’ingéniosité pour concocter des plans tous plus machiavéliques les uns que les autres. Mieux encore, il imagine toute leur dégringolade. Deux fois plus de travail pour deux fois plus de plaisir pour nous lecteurs. Dans cet opus, le tableau volé au début, ne va pas moins subir que deux copies, trois vols, un voyage en Ecosse pour finalement être récupéré par la police. Et au milieu, Dortmunder, Kelp, Murch, Tiny et Chefwick qui tentent de le récupérer pour enfin réussir à toucher leur dû.
C’est certes du déjà lu si vous êtes familier de Westlake, mais quel plaisir ! C’est drôle, rythmé, plein de rebondissements et terriblement attachant. Alors si vous sortez d’un roman un peu décevant genre traversée du désert, lisez Personne n’est Parfait (ou n’importe quel autre Westlake de la série Dortmunder) et vous serez comme le voyageur qui trouve une oasis rafraîchissante et qui requinque pour repartir à l’assaut d’autres lectures.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Westlake a écrit sous de nombreux pseudonymes. À chaque pseudo, son style. Si vous aimez les aventures rocambolesques et foireuses de Dortmunder et son équipe, lisez Pierre qui Roule (adapté récemment en BD par Lax chez Casterman/Rivages/Noir) ou encore Jimmy the Kid.
Pour une atmosphère plus sombre, lisez Comeback (ou tout autre de la série Parker) sous le pseudo Richard Stark.
Les dix premières lignes...
Dortmunder, affalé sur une chaise en bois, à dossier dur, observait son avocat qui s’efforçait d’ouvrir un attaché-case noir. Deux languettes étaient censées jouer, lorsqu’on appuyait sur deux boutons luisants, mais ni l’une ni l’autre ne fonctionnaient. Dans les cagibis alentour, les prévenus et leurs avocats commis d’office chuchotaient de concert, à élaborer des alibis débiles, des requêtes illusoires et de douteuses négociations avec le procureur. Ils plaideraient les circonstances atténuantes, échafauderaient de dérisoires dénis de justice, et, en désespoir de cause, feraient appel à la clémence du tribunal sans avoir la moindre chance d’aboutir (…)
Dortmunder, bien entendu, n’aurait même pas dû se trouver là, à attendre une audience préliminaire sous une bonne centaine de chefs d’inculpation pour cambriolage alors qu’il se savait tout simplement, une fois encore, victime d’un sort contraire (…)
Quatrième de couverture...
Le célèbre avocat J. Radcliffe Stonewiler vient de tirer Dortmunder d’un mauvais pas. Mais, comme le fait judicieusement observer May, sa fidèle compagne : « Qu’est-ce que ça va te coûter ? ». C’est alors que Dortmunder se souvient de ce petit bristol que l’avocat lui a glissé dans les mains à la fin de l’audience. La carte d’un certain Arnold Chauncey qu’il était censé appeler. De toute façon, pas le temps de se poser des questions ; le téléphone sonne, Stonewiler est au bout du fil, Chauncey attend la visite de Dortmunder. Pourquoi au fait ?
Pour commettre un vol, bien sûr. Mais un vol bidon, et pour cela, il faut un voleur honnête. Dortmunder a le profil.
C’est le reste qui ne suit pas. Personne n’est parfait.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...