Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...
James Ellroy (de son vrai nom Lee Earle Ellroy) est né le 4 mars 1948 d'un père comptable relativement âgé (50 ans) et d'une mère infirmière d'origine allemande. Six ans plus tard, ses parents divorcent et c'est logiquement sa mère qui obtient la garde de l'enfant. Lorsqu'il a dix ans, ils déménagent pour un quartier populaire de Los Angeles ; à cet âge, James est déjà un fervent lecteur de littérature policière.
C'est peu de temps après, le 22 juin 1958 que sa mère, Jean Ellroy, est assassinée, événement qui le marquera à jamais. Le coupable ne sera d'ailleurs jamais retrouvé. James est alors confié à son père, âgé alors d'une soixantaine d'année qui, malgré sa bienveillance, le laisse la plupart du temps livré à lui même. Commence alors pour lui une succession de bêtises plus ou moins graves. En 1961 il fait la connaissance de Randy Rice, "petit voyou" comme lui, qui partagera ses quatre cents coups, son goût pour les romans policier et pour les filles.
En 1965 , devant la dégradation de l'état de santé de son père, James qui s'est fait renvoyer du collège s'engage à contrecœur dans l'armée, poussé par son père mourant qui succombera d'ailleurs d'un cancer peu de temps après. C'est le début d'une longue descente aux enfers pour James Ellroy, qui se fera vite réformer de l'armée pour retrouver son ami Randy Rice et sombrer avec lui dans l'abus d'alcool et de drogues.
Durant plus d'une dizaine d'année, James devient sans domicile fixe, vivant de petits boulots et menus larcins, dormant dans les parcs publics, s'introduisant par effraction chez les gens, pas tant pour les cambrioler (même s'il volait des sous-vêtements, de l'alcool, de la marijuana et des cartes de crédit quand c'était possible) que pour le frisson ressenti, déclare-t-il plus tard.
C'est un abcès au poumon en 1975 qui va sûrement le faire renoncer aux drogues et à l'alcool et briser ainsi le cercle infernal dans lequel il s'est enfermé. Il devient alors caddie dans un club de golf de Los Angeles et commence une vie plus rangée. En 1978 il a l'idée de raconter sa vie dans un roman : Brown's Requiem qui sera publié en 1981 aux États-Unis. Il continue sa carrière d'écrivain avec Clandestin et nous offre la série des Lloyd Hopkins, qu'il terminera avant terme, ne sortant que trois des cinq tomes initialement prévus.
Aujourd'hui James Ellroy est l'un des meilleurs auteurs américains de romans noirs et nous a déjà offert à ses nombreux fans plus d'une quinzaine d'ouvrages durant les vingt dernières années. (cf. wikipedia)
Publié le 28 février 2005
James Ellroy est un monstre, un monstre américain, cynique et pessimiste, mais un écrivain né qui ne peut laisser son lecteur indifférent. L'assassinat de sa mère (toujours inexpliqué), perpétré alors qu'il n'était âgé que d'une dizaine d'années, est au cœur de sa vie d'homme et d'écrivain. Il l'aura d'abord mené à quelques années de galère avant qu'à trente ans il ne commence à écrire son premier roman.
Obsédé par le crime - on le serait à moins - il n'aura de cesse, à travers ses écrits, d'en décrire toutes les facettes. Mais chez Ellroy, les héros sont toujours ambigus, rien n'est jamais ni noir ni blanc, les "gentils" sont méchants et les "méchants" parfois sympathiques, comme pour rappeler son propre dilemme intérieur qui le faisait balancer entre une mère tantôt ange, tantôt salope.
Sa bibliographie imposante s'apparenterait presque à un catalogue du crime américain dans lequel on rencontre les pires espèces. Depuis la Trilogie Lloyd Hopkins des débuts (flic et construction de facture classique), en passant par le fameux Quatuor de Los Angeles où il décrit la corruption qui sévit dans les milieux policiers de la police de Los Angeles dans les années 50 (sa mère a été assassinée en 1958), jusqu'à sa récente relecture de l'histoire contemporaine des États-Unis, James Ellroy aura tout exploré, disséqué, jusqu'à ses propres obsessions (cf. Ma Part d'Ombre).
Mais le personnage principal de ses romans est aussi la ville qui l'a vu naître et grandir : Los Angeles ; sa violence et son miroir aux alouettes que sont les studios d'Hollywood.
Un auteur qui ne laisse personne indifférent, par les sujets abordés, par le traitement qu'il leur donne, par le style utilisé... L'avez-vous déjà vu sur un plateau de télévision, en interview ? Il cultive sur lui-même l'ambigüité qui colle à ses personnages : il est intelligent, brillant, provocateur, prétentieux, doté d'un égo surdimensionné, tout ce qu'on veut... sauf sympathique.
Et puis surtout, il est, sans contestation possible, un incontournable du genre...