James Ellroy

Un avis personnel...

Publié le : 31 janvier 2006

Le deuxième roman écrit par Ellroy se déroule, comme toujours à Los Angeles, ses bas-fonds, ses poivrots et ses golfeurs...
Le héros, personnage principal, narrateur, est un jeune homme dont l'aventure débute dans la "dernière saison de sa jeunesse".
Il est flic, et fier de l'être. Il est ambitieux, arrogant, déterminé, et très doué.
Mais il se casse la gueule. C'est le plus sûr moyen de pouvoir se relever après.
Il remonte la piste d'un étrangleur de femmes, qu'il finit par épingler avec une fine équipe de policiers hors des règles et de la morale, au terme de longues nuits de torture qui entament quelque peu la carapace bravache de notre ami Freddy.
Après ça, il dégringole, relativement. Car sa dégringolade en tant que flic est accompagnée d'une fabuleuse réussite amoureuse.
Quelques années plus tard, un nouveau meurtre le remet sur la piste de son étrangleur.
Cette fois il va jusqu'au bout.
Je ne vous gâcherai pas la lecture en vous disant qu'on a droit à un petit happy end, car celui-ci est bien dérisoire en comparaison des tas de dégueulasseries que le beau Freddy trouve sur sa route vers la vérité et la rédemption.
Car il est question de rédemption, dans ce polar de 500 pages, dense et riche.
Il y a un plaisir intriguant à découvrir les œuvres d'Ellroy dans l'ordre où son cerveau les a engendrées. Les obsessions grandissent, reviennent, se répètent.
Dans la trajectoire littéraire, il y a la trajectoire de l'homme, caché juste derrière l'écrivain.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Après cette mise en bouche, si vous n'avez rien lu d'autre de Ellroy, vous pouvez vous pencher sur la trilogie Lloyd Hopkins, écrite juste après. Vous retrouverez le style enrichi de maturité et de profondeur.

Le début...

Les dix premières lignes...

Pendant l'hiver sombre et glacé de 1951, je travaillais aux Patrouilles de Wilshire, jouais beaucoup au golf et recherchais la compagnie des femmes solitaires pour des aventures d'une nuit.
La nostalgie exerce toujours ses représailles sur les malheureux inconscients en instillant en eux une aspiration à la simplicité et à l'innocence que jamais ils n'auront le loisir de combler. Les années cinquante ne furent pas une époque de plus grande innocence. Les sombres saillies qui régissent l'existence aujourd'hui étaient déjà là, elles étaient simplement plus difficiles à trouver (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Il n'y a pas que les enquêtes de police qui soient "clandestines" dans ce roman de James Ellroy. Il y a aussi les ambitions, les liaisons amoureuses et sexuelles, les pulsions, les violences, les vies anodines, les morts atroces, les rédemptions. Elles mèneront l'agent de police Freddy Hunderhill sur la piste d'un tueur de femme pendant "les dernières années de sa jeunesse".