Rivages / Thriller - Février 1990 - Traduction (anglais) : Danièle et Pierre Bondil
Publié le : 1er mai 2006
Charles Willeford travaille ses bouquins avec une rigueur sans concession qui ferait passer Mankell
pour un joyeux farfelu. Avec le sergent Hoke Moseley, on est confronté
aux problèmes de rendement, au coût des mutuelles, aux difficultés pour
trouver une place de parking. Si l'action de la série se déroule à
Miami, le soleil n'y évoque pas les palmiers, bikinis ou décapotables
mais les locaux mal ventilés et les parfums musqués. Le sergent Moseley
exerce son travail. Point. Certaines enquêtes l'ennuient, d'autres lui
tombent dessus. Elles ne sont jamais qu'un aspect d'une vie sans
illusion.
Charles Willeford devrait être une référence. Il sait faire suinter la peur
sans Sérial Killer, simplement avec des types quelconques, plutôt
bornés, dotés d'un solide sens pratique entièrement au service de leur
égoïsme et juste un peu moins scrupuleux que la moyenne.
Une Seconde Chance pour les Morts (quel joli titre) n'est pas le meilleur de la série des aventures du Sergent Hoke Moseley. Il n'en demeure pas moins un livre original, crédible et finalement indispensable.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Le cycle des aventures du sergent Hoke Moseley, bien entendu. Tous les tomes.
Les dix premières lignes...
- CRAP*, dit le sergent Hoke Moseley à son équipière , est l'acronyme
qui décrit la manière dont on peut trouver son chemin dans Miami.
Il jeta un coup d'œil vers Ellita Sanchez, en rétrogradant en seconde et attendit qu'elle fasse oui de la tête.
Elle devait déjà savoir ce genre de choses, ayant pendant sept ans travaillé
aux transmissions et communications, et il n'était donc pas nécessaire
de lui expliquer que le C représentait les carrefours, le R les rues,
le A les avenues et le P les places. Il n'était pas toujours vrai que
les carrefours, rues, avenues et places répondaient à une orientation
nord-sud. Parfois ils décrivaient des demi-cercles et des arabesques
extravagantes, surtout les rues.
Le problème majeur de Hoke avec Ellita c'était la conversation (...).
* Foutoir, Merdier
Quatrième de couverture...
Dans les vieux dossiers de la police de Miami, il y a cinquante
homicides non résolus. Tous remontent à quelques années, certains
beaucoup plus anciens que d'autres. Ils n'ont pas été résolus à cause
du manque de temps. Il n'y a jamais assez de temps. Une affaire se
résout presque toujours dans les premières vingt quatre heures. Après
trois ou quatre jours, quelque chose d'autre intervient, et après deux
semaines, à moins d'un coup de chance, il y a un nouveau crime. Après
six mois l'homicide en question se retrouve si loin sur la liste
d'attente que les pistes sont plus froides que la victime.
Le chef du sergent Hoke Moseley lance pourtant ses hommes sur ces "pistes
froides", seul moyen pour lui d'obtenir une promotion. L'ennui, c'est
que Moseley est aussi sur une "piste chaude", née de la mort suspecte,
par overdose, d'un gamin. Comme si cela ne suffisait pas, Moseley doit
déménager pour des raisons administratives, reçoit une "surprise" de
son ex-femme qui lui complique la vie, doit ménager la susceptibilité
de sa collègue cubaine, Ellita Sanchez, et tombe amoureux de la
belle-mère de sa victime.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...