Rivages / Thriller - Décembre 1991 - Traduction (anglais) : Danièle et Pierre Bondil
Publié le : 31 mars 2006
Ainsi Va la Mort
conclut de façon magistrale les aventures d'Hoke Moseley, sergent
particulièrement recuit, passablement borné de Miami. Pourquoi
présenter le dernier tome alors de ce cycle qui comprend également : Miami Blues, Une Seconde Chance pour les Morts et Dérapages ? Parce que je pense que dans le cas d'Hoke Moseley, il est intéressant, même plutôt drôle, de remonter le passé de ce flic plus vrai que nature. Et puis, plus que dans les précédents tomes, pourtant réussis, dans Ainsi Va la Mort, l'humour est présent à chaque page.
Charles Willeford a le don de la narration. Avec une économie de
moyens, le souci du mot juste, il sait camper un décor, reconstituer un
milieu et y plonger son lecteur. Ses dialogues, alertes, sont criants
de vérité. Les préoccupations des personnages prêtent à sourire mais
encore une fois font très réelles : ainsi Hoke davantage préoccupé par
l'interdiction de fumer que par l'enquête en cours ou qui consacre une
demi-heure sitôt arrivé au bureau à élaborer une grille de tombola et
s'insurge auprès de son supérieur parce que finalement la tombola
n'aura pas lieu. Sourires, sourires. Tout au long de ce livre, le
sourire ne nous quitte pas, sourire devant la mesquinerie d'Hoke, vis à
vis de ses collègues, sourire face à sa jalousie et ses actions
puériles, déplacées chez ce quadragénaire ventripotent, sourire enfin
devant la magnifique pirouette finale, cette pirouette véritable pied
de nez adressé par Charles Willeford à tous les auteurs de policiers à
la mode qui empruntent les chemins balisés du politiquement correct.
Charles Willeford est un auteur hors normes. Il est important de le lire.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Le cycle des aventures du sergent Hoke Moseley, bien entendu. Tous les tomes.
Les dix premières lignes...
Tiny Bock souleva sa masse imposante de la chaise de toile pliante. Il
resta un moment debout dans la clairière à écouter en silence mais il
n'entendait que le vrombissement des insectes et la course précipitée
de quelques rats des bois en maraude. Il replia la chaise en toile vert
et rouge, la porta jusqu'au pick-up noir et la jeta à l'arrière. Il
ouvrit la portière du petit camion, du côté du passager, et tendit la
main vers le sac en papier qui se trouvait sur le siège. À l'intérieur,
il y avait deux sandwiches à la mortadelle enveloppés dans du papier
sulfurisé et des œufs durs. Il ouvrit l'un des sandwiches, s'aperçut
que la viande de midi était devenue verte sur le pourtour (...).
Quatrième de couverture...
Le sergent Hoke Moseley s'occupe toujours des "décès non éclaircis" et
il est en train d'essayer de deviner le rôle d'un boitier commandant
l'ouverture électronique d'une porte de garage dans un meurtre vieux de
quelques années lorsqu'il reçoit de ses supérieurs l'ordre de se
laisser pousser la barbe. Comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais
seule, Hoke apprend que le nouveau chef de la police envisage
l'interdiction de fumer dans les locaux officiels, régulant la zone
fumeurs sur le parking. Enfin, en rentrant chez lui, Hoke découvre
qu'un criminel, qu'il croyait avoir envoyé au bagne pour le restant de
ses jours, est devenu son nouveau voisin.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...