Jim Thompson

Un avis personnel...

Publié le : 30 juin 2006

Pas grand-chose à rajouter à l'article de Geoffrey O'Brien paru dans Polar n°27 et qui fait la quatrième de couv' du bouquin. La Mort Viendra, Petite de Jim Thompson est une histoire racontée par Kid Collins ancien boxeur devenu frapadingue à force de coup de lattes. Dedans il y a aussi une veuve amoureuse du whisky et Oncle Bud un escroc de troisième ordre ; la rencontre de ses trois paumés donne un roman noir, très noir, doublé d'une histoire d'amour avec sacrifice thompsonnien de rigueur à foutre le bourdon. C'était mon premier Thompson, en le refermant, je tremblais de savoir qu'il y aurait, un jour, un dernier !

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Essayez donc un Charles Williams, L'Ange du Foyer ou Celle qu'on Montre du Doigt, ou un autre Thompson si vous avez le moral...

L'adaptation au cinéma After Dark, my Sweet, de James Foley (1990), avec Jason Patric, Rachel Ward et Bruce Dern. Restée inédite en France.

Le début...

Les dix premières lignes...

J'ai pris le tramway pour sortir de la ville, puis je me suis mis en marche, pointant mon pouce chaque fois que je voyais arriver une voiture. J'étais assez bien habillé : chemise blanche, pantalon marron et chaussure de sport. J'avais pris une douche à la gare et je m'étais fait rafraîchir dans une école de coiffure, alors dans l'ensemble j'avais l'air correct. Mais personne ne s'est arrêté. De nombreuses personnes avaient été agressées par des stoppeurs dans le coin, et les gens n'étaient pas d'accord pour prendre le risque (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Kid Collins est un brave type, aucun doute là-dessus. S'il vous tue, c'est que vous l'avez bien cherché. Evidemment, il n'aurait peut-être pas dû quitter l'asile d'aliénés sans autorisation... Surtout si c'est pour tomber sur une veuve alcoolique qui hait le monde entier.

La Mort Viendra, Petite, publié en 1956, est un des chefs-d'œuvre de Jim Thompson. Le scénario est l'histoire banale d'un enlèvement mené par un trio très thompsonien et dont les rapports font tout l'intérêt : un escroc de troisième ordre (au nom inoubliable de "Oncle Bud"), une femme alcoolique, et - adjoint au complot au dernier moment - un jeune évadé d'un asile d'aliénés. En ce dernier, Kid Collins, Thompson nous offre pour une fois un vrai héros, mais un héro au gré de l'idiosyncrasie de l'auteur. Il représente une évolution du héros de Liberté sous Condition : au lieu du criminel honnête, nous avons affaire au fou honnête. Ce candide paranoïde ("amical, poli, patient, mais très dangereux si on le provoque" selon son dossier psychiatrique) est doué d'une vertu instinctive, qui fait de lui la victime inévitable du monde amoral qui l'entoure. Il finira par se sacrifier, dans un épisode amer qui culmine dans une de ces écrasantes phrases finales dont Thompson avait le secret."