Gallimard / Série Noire - Décembre 1969
Tags : Roman noir Polar politique Polar maritime Trafic Corruption Quidam Chine Années 1960 Moins de 250 pages
Publié le : 29 octobre 2008
Victor Lefébure vend des bateaux, genre hydroglisseurs. Il est en quelque sorte le représentant de commerce de l'entreprise de sa femme, Colette, et de son beau-père, qui tous deux le méprisent.
Pour l'heure, il est en visite à Hong-Kong où il doit rencontrer un certain John Fisher, sorte d'intermédiaire pour une importante transaction avec Ribeira, directeur d'une compagnie maritime locale…
— Vous ne connaissez pas le "Far East" ?
— Non. J'ai pas mal vadrouillé… Mais ça, c'est tout neuf pour moi.
— On aime, ou on n'aime pas, me dit John. C'est grouillant, ça gueule, ça vole, ça pue, ça tue… Il faut s'y faire.
Jean Amila nous emmène en voyage. Un voyage lointain dans lequel il plonge, fidèle à ses "habitudes", un quidam qui n'avait rien demandé à personne. Victor sera celui-là. Lui, le beau gosse marseillais, débarque dans un autre monde, une autre civilisation, un endroit du monde qui, en 1969, époque à laquelle est écrit ce roman, est une frontière, un point d'achoppement.
Ici vont se croiser un Français "innocent", un Anglais aventureux, un Portugais navigateur affairiste, une Chinoise qui joue double jeu, bientôt des espions japonais, et même… un trésor caché.
Jean Amila met en scène l'incroyable melting pot qui anime cette région du monde — ce fameux "trésor" — et tous les intérêts qui s'y concentrent. Les coloniaux anglais sur le départ (mais revanchards), les Japonais en embuscade, la Chine communiste à l'affût :
— Ce que nous sommes, ce serait bien long à expliquer. Nous vivons ici dans une ville capitaliste, c'est-à-dire dans le chaos. Il y a des forts, il y a des opprimés. Mais pour être efficacement au service des opprimés, il faut d'abord être fort. Je vous livre cette pensée qui est à la base de toute notre action.
Au final — mais peut-être est-ce voulu par l'auteur ; une manière de constat "réaliste" — toute cette aventure est un peu confuse et l'on se perd parfois à en suivre tous les méandres. Difficile d'approcher tant "d'exotisme"…
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pas d'idée aujourd'hui…
Les dix premières lignes...
Par le hublot minuscule du Boeing je pouvais voir défiler la ligne noirâtre du continent, à contre-jour, par-delà le miroitement du Pacifique. Cette ombre chinoise, c'était la Chine.
J'avais passé très exactement vingt-quatre heures dans un fauteuil pullman en classe touriste : éternité peuplée de plateaux de mangeaille au curry, de serviettes fraîches, de contemplation de nuages et de salles de transit à air conditionné (…)
Quatrième de couverture...
Frappé au crâne, le fou ouvrit le bec et lâcha ses poissons. Alors le grand oisieau noir fonça sur eux et les goba en plein vol. « Voilà, dit la Chinoise, le fou a oublié aussitôt ; il va se remettre à pêcher, et ça va recommencer. Tant que la frégate noire aura faim, elle sera nourrie par l'oiseau blanc. » — « C'est pour ça qu'on l'appelle fou ? » — « Nous sommes des milliards de fous exploités par des pirates. »
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...