Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...
Jean Amila, de son vrai nom Jean Meckert, est né en 1910 à Paris. Après avoir déserté le foyer familial en compagnie d'une infirmière, son père est fusillé à la fin de la première guerre mondiale ; sa mère ne s'en remettra pas et sera internée durant deux ans. Lui sera alors placé dans un orphelinat où il complètera son éducation en dévorant les livres et en commençant à travailler dès l'âge de treize ans.
En 1939 il est mobilisé mais, après la débâcle, son régiment est immobilisé en Suisse. C'est là qu'il écrira son premier roman, Les Coups, publié par Gallimard en 1942. Il quitte alors son poste de fonctionnaire à la mairie de Paris et se consacre tout entier à la littérature. Le succès ne sera cependant pas au rendez-vous.
Remarqué néanmoins par les surréalistes, comme Raymond Queneau ou André Gide, il entre en 1950, à la demande de Georges Duhamel, à la Série Noire, alors réservée au roman noir américain. Suivront vingt et un romans...
En 1971, après un voyage en Océanie, il dénonce les essais nucléaires français, ce qui lui vaudra (semble-t-il, l'affaire n'a jamais vraiment été élucidée) un tabassage en règle dont il ressortira amnésique.
Après dix années de silence, il revient en 1981 avec Le Boucher des Hurlus.
Il décède en mars 1995 sans avoir connu de véritable reconnaissance au niveau du public mais ses œuvres (son œuvre) ne cessent d'être analysées et présentées. Un manuscrit inédit, datant des années quarante, est même paru cette année sous la signature de Jean Meckert : La Marche du Canon.
Publié le 31 octobre 2005
Si on a pu dire de Jean-Patrick Manchette qu'il a été l'inventeur du néo-polar, force est de constater de Jean Amila en fut le précurseur. Entré à la Série Noire en 1950 sous le pseudonyme "américanisé" de John Amila (lui avait plutôt choisi Amilanar - ami l'anar - signifiant en espagnol "épouvanté") et comme un des premiers français à y accéder après Serge Arcouët (sous la signature, lui, de Terry Stewart !..), Jean Meckert reste marqué toute sa vie par ses expériences "militaires".
Antimilitariste convaincu à tendance libertaire, il met le plus souvent en scène des personnages solitaires en butte avec la société qui les entoure et dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Jean Amila égratigne les institutions qui oublient trop vite que leur devoir est le service de l'humain.
Mais Jean Amila c'est aussi un style d'écriture d'une grande clarté où frise souvent l'émotion. Un auteur à découvrir... à défaut d'avoir été reconnu.
En 1996, Didier Daeninckx lui rend un hommage appuyé dans son roman Nazis dans le Métro de la série des Poulpes, où Jean Amila apparaît sous le nom de André Sloga.
En mai 2005 est créé, à l'initiative de l'association Colères du Présent et du conseil général du Pas de Calais le prix Jean Amila-Meckert récompensant un récit d'expression populaire et de critique sociale. Le premier lauréat en fut Jean-Hugues Lime pour La Chasse aux Enfants.