Passage du Marais - Mars 2005 - Traduction (anglais) : Colette Carrière
Tags : Roman noir Crime organisé Vengeance Truand Journaliste Grande-Bretagne Années 1990 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 14 janvier 2007
Dernier roman de la trilogie de Jake Arnott sur l’Angleterre des années 60 aux années 90. L’Angleterre vue au travers du crime organisé et hantée par un de ses représentants imaginaire, Harry Starks. Toute la série tourne autour de ce personnage.
La trilogie avait commencé avec Crime Unlimited (The Old Firm) sous-titré L’Histoire de Harry Starks et où divers personnages gravitant autour du gangster, au travers de leurs témoignages, finissaient par tracer son portrait. Un roman âpre, noir, violent, prenant. Le deuxième volet de la trilogie, le plus réussi, s’intitule Crime Song (He Kills Coppers), sous-titré La Ballade de Billy Porter et reprend un fait divers des années 70… Le choix des titres originaux prouvent bien la volonté d’Arnott de s’ancrer dans l’histoire de son pays. The Old Firm reprend le terme utilisé pour qualifier les derbies entre les deux clubs de football de Glasgow et rappelle qu’ils sont les deux clubs à régner sur le pays (allusion au pouvoir de Harry Starks, donc). He Kills Coppers, inspiré d’un véritable fait divers, reprend le titre d’une chanson adoptée par les supporters de foot à la suite de ce triple meurtre de policiers, véritable provocation aux forces de l’ordre…
True Crime, sous-titré L’Ombre de Harry Starks, est donc la conclusion de cette trilogie. Une conclusion qui se doit d’être un prolongement des deux premiers volets. Le nombre de personnages présents jusque là est assez impressionnant et il semble, dans un premier temps, que Arnott ait voulu tous les faire entrer dans son roman. C’est un peu lourd, un peu long, dans les premières pages, l’intrigue, les motivations des personnages peinent à se préciser. Le rythme est plus poussif que pour les volumes précédents. On ne retrouve pas ce que l’on avait aimé auparavant chez le romancier. Et puis, si l’on persiste, si l’on s’accroche, le rythme d’Arnott revient, reprend le dessus. Et l’on suit la lutte des uns et des autres pour trouver un sens à leur existence, trouver une raison de vivre encore, de ne pas renoncer. Ils tâtonnent, fuient, mentent, trichent.
Arnott a centré sa trilogie sur les personnages secondaires. Ses protagonistes ne sont pas au centre des histoires. Ils évoluent dans les marges, ces à-côtés fugitivement évoqués dans nombre d’autres polars. C’est tout ce qui fait la saveur des romans de Jake Arnott.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les deux volets précédents de la trilogie de Jake Arnott, Crime Unlimited, Crime Song.
Les romans d’autres écrivains britanniques s’inspirant de l’histoire criminelle de leur pays, ou s’y inscrivant, pour en tracer un portrait corrosif : David Peace, Val McDermid, Robin Cook (Raymond Derek)...
Les dix premières lignes...
Transcription d’une conversation enregistrée entre Tony Meehan et Eddie Doyle
Le 5 mars 1995
T.M. : On y va ?
E.D. : D’accord… mais je veux savoir à quoi il va ressembler, ce bouquin.
T.M. : Essayons d’abord d’avancer un peu.
E.D. : C’est juste que… eh bien, je suis pas très satisfait de certaines choses, si vous voyez ce que je veux dire ?
T.M. : Je comprends. C’est un processus difficile… mais si on pouvait au moins enregistrer quelque chose (...)
Quatrième de couverture...
L’Angleterre des années Blair : l’héritage amer des années Thatcher, les rave-parties, l’ecstasy, l’homophobie toujours présente...
Ce décor sert de toile de fond à un récit à trois voix, celles de personnages dont le gangster Harry Starks a marqué la vie : Julie, devenue actrice pour fuir le passé criminel de son père ; Tony, journaliste psychopathe de la presse à scandale, contraint de servir de "nègre" à un braqueur encombrant ; et Gaz, petit voyou manipulé qui va effectuer une étonnante sortie par le haut grâce à la fascination qu’exerce la violence sur notre société. Dans un récit d’une efficacité impeccable, Jake Arnott décrit un monde où la perte de repères pousse à la surenchère une société capable d’élever au rang d’icônes gangsters et acteurs de second ordre.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...