Passage du Marais - Novembre 2003 - Traduction (anglais) : Colette Carrière
Tags : Roman noir Polar urbain Crime organisé Flic Journaliste Quidam Original
Publié le : 05 septembre 2006
Dans une Angleterre ivre de sa victoire à la coupe du monde de
football, un casse mené par trois hommes tourne mal lors du contrôle de
leur voiture par la police. L'un d'eux ne fait pas de détails, ouvre le
feu et tue plusieurs des policiers venus à leur rencontre.
Un début très classique (qui peut rappeler un peu Ellroy, mais le roman prend sa propre identité très vite) et qui met très bien en place les personnalités des trois protagonistes que l'on va suivre sur près de trente ans.
Un flic (dont le coéquipier a été descendu lors du carnage) à la recherche de la rédemption et rempli d'ambition. Un pisse copie de journal tabloïd qui
cherche à s'offrir des articles croustillants et à se faire un
nom ; et le dernier des trois gangsters qui a réussi à fuir et
dont la traque n'est pas finie.
C'est vraiment un très bon polar, très britannique. On sent l'odeur de la
bière dans les pubs, on ressent l'ambiance de Londres, centre du monde
pendant cette coupe du monde. Les clubs mal famés, les trafics, les
flics pourris, bref toute la faune qui habite les rues de la capitale
anglaise est présente. Soucis de la description juste, les mots sont
ciselés et nous font plonger dans ce maëlstrom... L'auteur refait
apparaître Harry Starks, un gangster que l'on avait déjà vu dans le
premier opus de la trilogie.
Ce deuxième épisode est vraiment dans la lignée de Crime Unlimited,
sombre, glauque et terriblement attachant. Avec ces trois destins si
intimement liés, l'auteur nous mène par le bout du nez et on ne peu
plus attendre. L'envie de continuer la lecture jusqu'au bout de la nuit
nous tiraille et on succombe sans demander son reste et c'est ensuite
un pur plaisir que de naviguer et se perdre dans la noirceur de Londres.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pour continuer chez les auteurs de polars britanniques, Cardiff Dead de John Williams (gallois) et, bien sûr, David Peace (plus noir mais décoiffant).
Les dix premières lignes...
La main de Billy se posa sur un tronc d'arbre.
L'arbre était humide.
Sa main courut sur l'écorce rugueuse.
Humide. Tiède.
Il porta ses doigts à son nez.
Ils sentaient la pisse. La pisse humaine.
Il baissa les yeux. Au pied de l'arbre, des bulles montaient de la mousse.
Il se retourna vers les hommes de la patrouille de reconnaissance, Tony
Wardell, Ronnie Allen et Chin Ho, l'éclaireur indigène (...).
Quatrième de couverture...
Alors qu'à Londres les Swinging Sixties
battent leur plein et que les Anglais célèbrent leur victoire à la
Coupe du monde de football, un drame bouleverse le royaume : plusieurs
policiers sont abattus de sang-froid. Autour de ces meurtres, trois
hommes vont définitivement lier leur destin : Frank, un inspecteur
ambitieux qui navigue en eaux troubles, Tony, journaliste pour la
presse à scandales et Billy Porter, une petite frappe prise dans
l'engrenage de la violence. Mixée par Jake Arnott, cette danse macabre
donne un polar fiévreux à l'atmosphère sociale étouffante.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...