Editions du Rocher - Mai 1999 - Traduction (anglais) : Michèle et Frédéric Witta
Publié le : 30 septembre 2005
Ian Rankin a fait de l'Écosse et plus particulièrement de la région
d'Edimbourg le théâtre des intrigues qui amènent son inspecteur
récurrent, John Rebus, à enquêter. Cet épisode ne déroge pas à la règle
et si l'aspect social des descriptions de l'auteur est bien présent,
comme dans tous ses romans, il s'attache cette fois à décortiquer les
tenants et aboutissants qui font que l'Écosse souffre des mêmes maux
que l'Irlande voisine : l'antagonisme entre catholiques et protestants.
John Rebus, à la suite d'un meurtre horrible, s'en va traîner dans les
quartiers populaires d'Édimbourg, cités ouvrières où le désœuvrement et
la violence le disputent au chômage. Ian Rankin montre la tension
extrême qui règne entre des communautés qui partagent pourtant les
mêmes immeubles, soumises à la même misère pernicieuse. Chacun se
regroupe autour de son totem, de son équipe de foot, la violence prête
à exploser à la moindre étincelle.
Mais l'auteur ne se contente pas du constat, il nous apporte quelques
repères historiques qui permettent une mise en perspective de ce
conflit et ses liens avec ce qui se passe en Irlande. Il éclaire
également les conséquences, le mélange des idéologies, leurs dérives
mafieuses, les accointances... Ian Rankin n'entend pas expliquer à lui
seul et au travers d'une fiction les conflits religieux et politiques
qui secouent le Royaume Uni, mais il donne quelques pistes, à sa
manière :
L'Écosse avait déjà assez de problèmes comme ça sans se mêler de ceux de l'Irlande. Les deux nations étaient comme des sœurs siamoises qui auraient refusé l'opération destinée à les séparer. Seule l'une des jumelles avait été contrainte au mariage avec l'Angleterre et l'autre devenait fanatique de l'automutilation. Elle n'avait pas besoin d'hommes politiques pour se tirer d'affaire, mais d'un bon psychiatre.
John Rébus, quant à lui, est fidèle à lui-même, taciturne, plutôt enclin sur
la bouteille et retors à toute hiérarchie : une figure classique, mais
une valeur sûre du roman noir à tendance sociale...
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les aventures de John Rebus n'ont pas toutes été traduites en français et pas forcément en respectant le chronologie, mais le côté attachant du personnage fait qu'on aimerait en savoir un peu plus sur ses secrets. Il y a donc toujours un Rebus à découvrir...
Les dix premières lignes...
Il pouvait hurler tant qu'il voulait.
Ils étaient quelque part sous terre, dans un lieu inconnu, un lieu froid et
ancien mais pourtant éclairé à l'électricité. Et on était en train de
le punir. Son sang coulait goutte à goutte sur le sol de terre battue.
Il entendait des bruits, comme des voix affaiblies, quelque chose
d'autre que la respiration des hommes qui l'entouraient. Des fantômes,
songea-t-il. Des cris, des rires, les sons d'une bonne soirée qui se
déroulait, dehors. Il devait se tromper : ici, sa soirée se passait
très mal (...).
Quatrième de couverture...
Le festival théâtral d'Édimbourg bat son plein. Mais l'inspecteur John
Rebus n'a pas le cœur à se mêler à la liesse générale : on a découvert,
dans les couloirs de la vieille ville souterraine, le cadavre d'un
jeune homme. Il a été torturé et assassiné selon la méthode utilisée
par l'IRA pour punir les traîtres. Or la victime semble avoir été
plutôt liée aux nationalistes écossais.
Les feux d'artifice du festival risquent d'être particulièrement explosifs cette année...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...