Jean Meckert

Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...

Jean Meckert

Biographie succincte...


Biographie présentée dans l'édition Joëlle Losfeld de La Tragédie du Lurs :
L’œuvre et la vie de Jean Meckert se sont à plusieurs reprises télescopées.
Il naît dans le dixième arrondissement de Paris le 24 novembre 1910. En 1917, son père, anarchiste, déserte les tranchées et refait sa vie. Pour faire taire les rumeurs, sa mère le fait passer pour un « fusillé pour l’exemple ». Meckert donnera corps à cette version revisitée du drame familial dans un roman paru en Série Noire (Le Boucher des Hurlus). Un étonnant phénomène de confusion verra la fiction supplanter la réalité : dans toutes les rubriques biographiques consacrées à l’auteur, c’est la version romancée qui sera présentée comme étant celle de Meckert/Amila. L’auteur lui-même, au gré des interviews, optera pour l’une ou l’autre version.
Fusillé ou non, la disparition de son mari perturbe l’équilibre psychologique de Mme Meckert, et l’attitude du voisinage, pour qui elle est bolchevique, rend la situation plus difficilement supportable encore. Elle est internée au Vésinet pendant deux ans, et Jean placé dans un orphelinat protestant à Courbevoie où il restera quatre ans.
À treize ans, muni d’un certificat d’études primaires, il entre comme apprenti dans un atelier de réparation de moteurs électriques. Puis il travaille dans divers ateliers de haute précision du haut Belleville.
En 1929, il est employé de banque, lorsque la grande crise lui fait perdre son emploi. En novembre 1930, il s’engage volontairement dans le génie pour effectuer son service militaire. Rendu à la vie civile en mai 1932, il exerce toutes sortes d’emplois, de l’employé de garage au marchand de méthode pour gagner à la roulette !
Mobilisé en 1939, il est interné en Suisse en 1940 à la suite de la débâcle. Après sa libération, la mairie du vingtième arrondissement lui procure un emploi et le papier nécessaires pour dactylographier son premier roman. Publié en décembre 1941 dans la collection « Blanche » de Gallimard, Les Coups reçoit un très bon accueil de la critique.
En 1942, Meckert quitte son emploi de fonctionnaire et se consacre entièrement à l’écriture. Il rejoint en 1943 un maquis de la Résistance dans l’Yonne. Son deuxième roman, L’Homme au Marteau, est publié cette année-là. Suivent La Lucarne (1945), Nous Avons les Mains Rouges (1947), La Ville de Plomb (1949) et Je Suis un Monstre (1952). Parallèlement, il écrit sous divers pseudonymes (Marcel Pivert, Albert Duvivier, Edouard Duret, Mariodile…) des récits — du policier au sentimental — publiés par des maisons d’éditions populaires.
Dès 1950, Marcel Duhamel, qui apprécie particulièrement son travail sur le langage parlé, le fait venir à la Série Noire. Sous le nom d’Amila, il est le deuxième français publié dans cette collection et s’imposera pendant trente ans comme l’un des meilleurs auteurs de polars, l’un de ceux qui ont permis le renouvellement du genre.
Certains de ses romans seront adaptés à la télévision. Lui-même collabore comme dialoguiste à de nombreux films et « novélise » deux scénarios d’André Cayatte et de Charles Spaak.
En 1974, une nouvelle fois, fiction et réalité se mêlent. Meckert est sauvagement agressé, et laissé pour mort. Après plusieurs heures passées dans le coma, il se réveille amnésique et épileptique. On a longtemps prétendu qu’il s’agissait de représailles des services secrets contre lesquels Meckert s’acharnait alors. Cette version, accréditée par l’auteur lui-même, n’a jamais pu être confirmée.
Menant une vie calme et retirée à la campagne, il poursuit son œuvre à la Série Noire et reçoit en 1986 le prix Mystère de la critique pour Au Balcon d’Hiroshima, son dernier roman publié. Il meurt le 7 mars 1995.


Un commentaire personnel...

Publié le 11 juin 2007

Bibliographie exhaustive :

1. Sous le nom de Jean Meckert
- Gallimard, collection « Blanche » :
Les Coups, 1941
L’Homme au Marteau, 1943
La Lucarne, 1945
Nous Avons les Mains Rouges, 1947
La Ville de Plomb, 1949
Je Suis un Monstre, 1952
Nous Sommes Tous des Assassins, 1952 (novélisation)
Justice est Faite, 1954 (novélisation)
La Tragédie de Lurs, 1954 (enquête)

- Presses de la Cité :
La Vierge et le Taureau, 1971

2. Sous le nom de Jean Amila
- Gallimard, « Série Noire » :
Y a pas de Bon Dieu !, 1950
Motus !, 1953
La Bonne Tisane, 1955
Sans Attendre Godot, 1956
Les Loups dans la Bergerie, 1958
Le Drakkar, 1958
Jusqu'à Plus Soif, 1962
Langes Radieux, 1963
Pitié Pour les Rats, 1964
La Lune d'Omaha, 1964
Noces de Soufre, 1964
Les Fous de Hong-Kong, 1969
Le Grillon Enragé, 1970
La Nef des Dingues, 1972
Contest-Flic, 1972
Terminus Iéna, 1973
A qui ai-je l’Honneur ?, 1974
Le Pigeon du Faubourg, 1981
Le Boucher des Hurlus, 1982
Le Chien de Montargis, 1983
Au Balcon d'Hiroshima, 1985

- Gallimard, « Rayon fantastique » :
Le Neuf de Pique, 1956

Jean Meckert

Bibliographie sélective...

et non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Nous Avons les Mains Rouges La Tragédie de Lurs