Comme Dieu le Veut

Niccolo Ammaniti

Grasset & Fasquelle - Septembre 2008 - Traduction (italien) : Myriem Bouzaher

Tags :  Roman noir Polar social Quidam Italie Années 2000 Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 08 décembre 2008

Souvent, à la découverte d’un fait divers entendu à la radio, ou lu dans un journal, on se demande ce qui a bien pu mener à tel accident bête ou telle mort incroyable. On voudrait en savoir plus, le pourquoi du comment, le contexte... Le roman de Niccolo Ammaniti, c’est un peu pénétrer ces détails. Il plante un décor, fait entrer ses personnages. On lit, on s’amuse, on suit les anecdotes, on grince un peu des dents et on se demande où tout cela nous mène.

Et puis tout s’emballe, les éléments se télescopent et les évènements basculent par une nuit d’orage.

Le monde changea et son existence devint importante, digne d’être racontée, quand il vit la tête du tondu disparaître dans l’ambulance.

Rino le nazillon chômeur et son fils Cristiano, Danilo et Quattro Formaggi, c’est l’universalité des paumés. Ceux-ci sont italiens, se soûlent à la grappa, et s’abrutissent devant une télévision débilitante. La force d’Ammaniti réside dans une création quasi sans jugement, sans surcharge de pathos. Tout à la fois crétins, détestables et touchants, ses personnages sont laissés à la bonne appréciation du lecteur. Qui se prendra à rigoler du devoir écrit par Cristiano à la gloire du fascisme, jubilera devant les atermoiements de Beppo face à sa promesse envers Dieu ou tremblera lors de cette longue scène cauchemardesque dans les bois.

Et au final, nous avons toutes les pièces pour comprendre comment de simples petites choses accumulées mènent à une terrible misère. Des personnages qui restent longtemps en tête, un petit bonheur de lecture.

Liberté par-ci, liberté par-là. Ils en ont plein la bouche. Mais, bon Dieu, t’en fais quoi de ta liberté ? Si t’as pas un rond, pas de boulot, t’as toute la liberté du monde mais tu sais pas quoi en faire. Tu pars. Et où tu vas ? Et comment tu y vas ? Les clochards sont les plus libres de la terre et ils crèvent congelés sur les bancs des parcs.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Prolonger la découverte de l’auteur avec son très bon Je n’ai pas Peur, roman où l’enfance tient aussi une grande part.

Le début...

Les dix premières lignes...

« Réveille-toi ! Réveille-toi, bordel ! »
Cristiano Zena ouvrit la bouche et s’aggripa au matelas comme si un gouffre s’était ouvert sous ses pieds. Une main lui étreignit la gorge. « Réveille-toi ! Tu le sais qu’il faut dormir que d’un œil. C’est dans ton sommeil que tu te fais baiser.
— C’est pas ma faute. Le réveil... » bredouilla le gamin, et il se libéra de l’étau. Il souleva la tête de l’oreiller. Mais il fait nuit, pensa-t-il (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Rino Zena et son fils Cristiano vivent ensemble dans une plaine désolée. Les services sociaux menacent le père, chômeur alcoolique et nazi, de lui retirer la garde de ce fils qu'il éduque par la terreur, malgré l'amour viscéral qu'il lui porte. Accrochés l'un à l'autre, ils survivent dans une sorte de dignité dénaturée. Avec ses deux étranges amis, le père décide d'améliorer leur existence misérable en préparant un casse. Cette nuit-là, la pluie, les crues du fleuve et les torrents de boue balaient tout sur leur passage. De cette tempête apocalyptique et meurtrière émerge la figure lumineuse d'une jeune victime expiatoire, qui va changer à jamais le destin de chacun... Comme dieu le veut.
Ammaniti dépeint une Italie ravagée par la vulgarité et l'abrutissement consumériste. La férocité des exclus y explose de manière dévastatrice, mais la tendresse de l'auteur envers ses personnages paumés et déchus imprègne d'une troublante humanité ce grand roman où cohabitent horreur et humour désenchanté.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Niccolo Ammaniti










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