Le Blanc à Lunettes

Georges Simenon

Gallimard - 1937

Tags :  Roman noir Psychologie Quidam Afrique Historique (avant 1930) Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 09 février 2007

Suite à un accident d’avion l’aristocrate Lady Makinson qui voyage de par le monde pour tromper l’ennui va entrer en contact avec Ferdinand Graux, bourgeois venu faire fortune en Afrique à la tête d’une exploitation de caféiers.
Le Blanc à Lunettes (1937) est le dernier des trois romans que Simenon "ramène" de son premier voyage en Afrique. On y retrouve le refus de l’exotisme :

Elle ne s’étonnait pas. Elle acceptait tout et elle n’avait même pas été choquée à la vue de quelques nègres absolument nues qui dansaient autour d’un chef. Il y avait d’autres danseurs à l’entrée de Nyangara, et ceux-ci tenaient devant leur visage des masques plus hallucinants les uns que les autres. Et après ? Cela lui donnait une impression de carnaval, voilà tout !

L’administration coloniale rongée par l’alcool, la maladie et la folie (avec le couple Bodet que "l’Afrique" va détruire). Le climat est oppressant :

Le soleil avait percé mais, comme toujours, c’était un soleil lourd, qui donnait une lumière plus grise que dorée.

Le thème de la domination et de l’admiration du dominé pour son maître est abordé avec les rapports de Ferdinand et de sa cuisinière Baligi, une indigène de quinze ans : Il fallut que Graux confirma l’ordre d’un battement de paupière et elle s’en fût en dansant presque, sans savoir pourquoi elle était joyeuse.

On retrouve aussi les prémonitions des personnages Simonien :

Graux était dans un état qu’il n’aimait pas et qu’il connaissait bien, tout en étant incapable de le définir. C’était comme un état d’attente, presque d’alarme. Quelque chose, en lui, était en éveil, pressentait une catastrophe, dans le sens qu’il donnait à ce mot.

Mais le thème principal est celui du combat entre le désir forcément passager (incarné par Lady Makinson) et l’amour qui se construit (incarné par Emilienne la future femme de Ferdinand).


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sur la Route de Madison le film de Clint Eastwood tiré du roman de Robert James Waller traite du même sujet d’une autre manière.
Le Blanc à Lunettes s’inscrit dans la trilogie des romans que Georges Simenon "ramène" de son premier voyage en Afrique. On pourra se pencher sur les deux autres : Le Coup de Lune et 45° à l'Ombre.

Le début...

Les dix premières lignes...

— Tu entends, Georges ?
Le mari sursautait, son verre de bière à la main.
— Quoi ?
— Ferdinand dit que le seul moyen de se désaltérer, c’est de boire du thé brûlant…
— Je sais !
— Alors pourquoi bois-tu de la bière ?
— Parce que je n’aime pas le thé !
— C’est ta quatrième bouteilles aujourd’hui ?
— Est-ce que je te demande combien de cigarettes tu as fumées ? (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Un avion qui s’écrase au Congo sur le sol rouge d’une plantation de café et c’est une histoire d’amour qui commence, entourée de ses drames. De sa tension. De la chaleur des terres d’Afrique, des orages qui ne viennent pas, des voisins anglais… L’attente… Les tambours… Des nouveaux venus qui deviennent fous… Tous ces petits riens qui campent les ambiances et font les grands romans : du Simenon.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Georges Simenon










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Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

La Nuit du Carrefour Au Rendez-vous des Terre-Neuvas Monsieur Gallet, Décédé Le Pendu de Saint-Pholien Le Charretier de la Providence Le Chien Jaune Le Coup de Lune Les Fiançailles de M. Hire 45° à l'Ombre Lettre à mon Juge Feux Rouges Maigret Tend un Piège Un Échec de Maigret Maigret et le Fantôme