Rivages / Noir - Mars 2003 - Traduction (italien) : Laurent Lombard
Tags : Roman noir Polar social Polar rural Polamour Psychologie Quidam Italie Années 1960 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 20 décembre 2006
Très bon roman noir, où l'on retrouve les thèmes chers à l'auteur : description sociale de l'Italie des années 60, avec ici un contraste très marqué entre le nord riche et le sud (plus exactement la Sicile) dont les habitants sont considérés comme des rustres par les "nordistes".
Une ambiance marquée par un soleil de plomb, qui vient écraser les personnages et leurs drames.
Au cœur de l'intrigue, le meurtre d'un jeune sicilien.
Et gravitant autour de nombreux personnages, aux liens complexes mais terriblement justes sur le plan humain.
On retrouve là le Scerbanenco de Péchés et Vertus, dans la description des personnages, et celui des Amants du Bord de Mer pour le côté social.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur, ce bouquin est une très bonne entrée en matière, plus accessible (car moins "daté" au niveau du style) que la quadrilogie Duca Lamberti.
Je ne cesserai de répéter que cet auteur est à lire, c'est vraiment un très grand du roman noir italien.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les Amants du Bord de Mer, ainsi que Péchés et Vertus, du même auteur.
Vous pouvez voir aussi du côté de Jean Amila, pour la description fine et humaine des personnages.
Les dix premières lignes...
La jeune femme s'accroupit à côté de l'homme étendu sur le sable, la tête penchée en avant, pour mieux le voir. L'aube naissait à peine. La mer avait cessé de battre le rivage comme elle l'avait fait toute la nuit ; maintenant elle arrivait lentement sur la plage, sans bruit, tel un lac calme. L'homme était à plat ventre, les jambes écartées, comme s'il avait fait une mauvaise chute, le visage à moitié enfoncé dans le sable. La blessure qu'il avait au cou était large et, au-dessous, le sable était plus foncé. Au-dessus, en revanche, le ciel s'éclaircissait progressivement, bien que tout fût encore un peu gris sur la terre : la mer, la large bande de plage qui s'étendait à droite et à gauche, solitaire et sans fin, et le maquis au-delà de la plage (...)
Quatrième de couverture...
Été 1960. Dans l'aube naissante, un homme est étendu sur une plage du nord de l'Italie. Il a une blessure à la gorge. Debout, une jeune femme contemple son cadavre. « Ça devait arriver », pensa-t-elle. Elle ramasse un couteau, l'arme du crime, et le jette à la mer. Puis elle prend la fuite. Elle repart chez elle, en Allemagne. Quelques heures plus tard, des carabiniers trouvent le corps du jeune sicilien. Le vent a déjà effacé les empreintes de pas sur le sable. Le sable ne garde rien en mémoire. Le sable ne se souvient pas...
Publié en 1961 dans une revue féminine, Le Sable ne se Souvient pas est un inédit de Scerbanenco. Considéré comme le père du roman noir italien grâce à la série dont le héros est Duca Lamberti, l'auteur excelle dans la peinture sociale de son pays et met ici en lumière le contraste entre une Sicile pauvre et arriérée, et une Italie du Nord bourgeoise et complexée.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...