Plon / Série Policière - 1968 - Traduction (italien) : Roger Hardy
Tags : Roman noir Crime organisé Flic Années 1960 Littéraire Populaire Moins de 250 pages
Publié le : 1er mars 2006
Deuxième volet de la série des Duca Lamberti.
Duca est en pleine période de doute lorsqu'un jeune homme vient lui proposer
de se faire de l'argent en recousant le pucelage d'une jeune fille, qui
doit se marier sous peu à un homme qui la veut vierge.
Entrée en matière qui annonce bien la dualité de ce roman, entre sordide pur et ridicule consommé.
On y trouvera des personnages de malfrats aussi crétins que terrifiants, dont la cruauté n'a d'égale que la bêtise.
Et Duca part en guerre contre cette bêtise et cette méchanceté. Il
s'embringue dans une histoire incroyable, courant de bouchers en
trafiquants d'armes, pour finalement être surpris par la rédemption
finale, la candeur qui vient illuminer la fin de ce récit étant aussi
ahurissante que sa noirceur.
À tous les Râteliers, à un niveau plus approfondi que Vénus Privée,
plonge dans les contradictions et principes de l'esprit de Duca
Lamberti, personnage humain, voire humaniste à ses heures de bonté, qui
allie un cour gros comme ça à une intransigeance vis à vis de ce qu'il
considère comme des dérives.
Et cette croyance qui confère à la naïveté la plus touchante : Duca est
convaincu qu'il est beaucoup plus facile et raisonnable d'être honnête
que d'être un malfrat.
Et malgré tout ce qu'il voit, il n'en démord pas.
Au point de balayer les doutes, et de décider une bonne fois pour toutes
d'abandonner l'idée d'exercer à nouveau en tant que médecin, pour se
lancer dans une carrière de policier.
À l'occasion de ce roman, comme dans tous ceux de la série des Duca
Lamberti, Scerbanenco en profite au passage pour brosser un tableau
désespéré et désespérant de la police milanaise, où les policiers ont
les mains liées par la corruption et la politique, où ils sont payés
une misère pour se faire cracher dessus par à peu près tout le monde, y
compris les "honnêtes gens".
Il dépeint un système bardé d'idéalistes d'un côté, de cinglés de l'autre.
Et comme toujours, cette écriture..qui va au plus profond des choses.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Vous aimerez sans aucun doute toutes la série des Duca Lamberti, et notamment Les Enfants du Massacre, sans conteste le plus beau des quatre.
Et puis si l'envie vous prend de lire des récits plus courts, vous pouvez
fouiner du côté des nouvelles noires de Scerbanenco.
Les dix premières lignes...
Elle arrêta la voiture à l'endroit exact, juste après avoir repéré le
curieux petit pont de fer gothique qui enjambait le canal. Elle se
retourna vers les deux personnes assises à l'arrière, les deux vieilles
personnes qu'elle devait tuer. "Je descends fumer une cigarette."
Gentiment, engourdis par un bon repas, ils lui dirent d'une voix
enrouée qu'elle avait raison, et libérés de sa présence, s'installèrent
comme pour dormir plus à l'aise. Vieillots et grassouillets, tous deux
portaient un imperméable blanc. La femme avait autour du cou une
écharpe de laine d'un havane verdâtre, qui la faisait paraître encore
plus grasse. Son visage faisait penser à une tête de grenouille.
Pourtant, elle prétendait avoir été très belle, autrefois, sans doute
avant la Seconde guerre mondiale. Et maintenant, elle allait y
passer (...).
Quatrième de couverture...
Un jeune homme assez antipathique vient trouver Duca Lamberti, jeune
médecin radié de l'Ordre pour euthanasie, et lui demande,
tranquillement, de recoudre le pucelage d'une amie promise à un jaloux
coléreux, en échange d'un million de lires et de sa réintégration.
L'ancien médecin surmonte sa répugnance pour y voir de plus près.
Ce qu'il va découvrir l'obligera à réprimer une répugnance bien plus grande encore.
À tous les Râteliers a obtenu en 1968 le Grand Prix du Roman policier étranger.
Sa trombine... et sa bio en lien...
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