Denoël - Avril 2013 - Traduction (anglais) : Bernard Blanc
Tags : Hard Boiled Roman d'enquête Vengeance Détective amateur Etats Unis Années 2010 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 06 juin 2013
Le duo hétéroclite d'enquêteurs texans créé par Joe R. Lansdale est de retour. À ma gauche : Hap Collins, le p'tit blanc noueux ; dans l'autre coin : Leonard Pine, le grand black homo… Enfin, dans l'autre coin, c'est façon de parler puisque ces deux-là ne sont pas là pour se battre l'un contre l'autre, mais plutôt affronter les "méchants" qui se présentent à eux tout en préservant leur virile et indéfectible amitié.
Pour l'heure, les deux compères se refont une santé — surtout Hap —, après avoir eu à en découdre avec une redoutable tueuse (cf. l'épisode précédent de leurs aventures : Vanilla Ride), en défendant à leur manière, parfois brutale, la veuve et l'orphelin pour le compte de leur ami et patron Marvin Hanson.
Et c'est justement chez Marvin qu'ils rencontrent Mme Christopher, mère éplorée d'un jeune homme assassiné, qui ne se satisfait pas des conclusions rendues par la police et souhaite voir expliquée la mort de son fils Ted. Fils qui, soit dit en passant, a été retrouvé saigné en compagnie de son amie Mini, qui elle-même fricotait avec quelques énergumènes à tendance "gothique" attirés par les vampires…
Si Leonard est en pleine forme, quand bien même son boy friend s'est fait la belle, Hap couve de son côté quelque chose qui ressemble à une dépression que n'arrive pas à juguler son amie Brett. Il rumine ses dernières aventures avec Vanilla, sent le poids de l'âge peser sur ses épaules pourtant solides. Il n'empêche, voilà nos deux compères à nouveau sur la piste, explorant tour à tour les passés des deux victimes : Mini, et ses fréquentations satanistes, Ted et ses histoires de famille.
Hap et Leonard est un duo qui fonctionne à merveille, une machine bien rôdée dont on apprécie la mécanique. Et dans ce nouvel épisode, Joe R. Lansdale est fidèle à ses choix : Hap tenant la barre et prenant le récit à son compte tandis que Leonard lui tourne autour sans jamais le lâcher. Leur amitié est à l'épreuve de tout, même si Leonard l'éprouve en se coiffant ici régulièrement d'un "tapabord" — le fameux chapeau à oreillette de Sherlock Holmes — ce qui n'enthousiasme que modérément son acolyte.
L'intrigue n'est pas le plus important du roman tant on prend plaisir à suivre les pérégrinations de ces deux enquêteurs. Ce sont plutôt leur relation qui fait tout le sel du récit, ainsi que leur rapport au monde extérieur, le tout servi par des dialogues taillés au cordeau, et agrémenté d'un humour féroce de tous les instants. C'est un vieux couple qui s'adore…
Diable Rouge se dévore un sourire coincé au bord des lèvres. Les talents de conteur de son auteur y sont pour beaucoup, tout comme la joie de retrouver une paire d'amis qu'on n'avait pas croisés depuis quelques temps. Savoureux.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
À noter la présence dans le récit de la tueuse Vanilla Ride. Sans que ce soit indispensable, il peut être "utile" de l'avoir déjà rencontrée dans l'opus précédent qui portait justement son nom pour titre.
Les dix premières lignes...
On était dans la voiture de Leonard garée le long du trottoir, près d'un lampadaire vandalisé. On surveillait un bâtiment situé un peu plus loin. C'était une maison sombre, dans une rue sombre, à côté d'une autre maison sombre ; plus loin, des herbes folles brûlées par le soleil de l'été envahissaient un terrain de base-ball à l'abandon ; elles étaient mortes depuis deux bons mois, mais elles tenaient encore le coup avec leurs grandes tiges qui se penchaient comme des pointes recourbées de cimeterre. Une petite bise d'automne faisait danser quelques feuilles mortes. On avait baissé les vitres de la bagnole et l'air était frais et apaisant. Au-delà du terrain de base-ball, tout était obscur aussi (…)
Quatrième de couverture...
Hap Collins et Leonard Pine, les tontons flingueurs texans, sont de retour dans un polar tout feu tout flamme.
Lorsque leur ami Marvin demande à Hap et Leonard d’enquêter sur une affaire classée de double homicide, ils sont ravis de jouer à nouveau aux détectives privés : certes, ils aiment le danger et la baston, mais plus encore être payés pour s’y frotter.
Les compères ne tardent pas à découvrir que les deux jeunes victimes, qui fricotaient avec une bande de pseudo-vampires gothiques, étaient sur le point d’hériter d’un gros pactole. Plus Hap et Leonard examinent la scène de crime, plus ils y voient clair — en particulier une tête de diable rouge graffitée sur un arbre.
Cette signature bizarre, qui se révèle liée à d’autres meurtres, serait-elle celle d’un serial killer sataniste ?
De l’action pétaradante, de l’humour cocasse, des personnages hauts en couleur sont au menu de ce roman qui marque le retour du duo le plus déjanté du polar américain actuel.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...