Joe R. Lansdale

Un avis personnel...

Publié le : 10 octobre 2007

Recommandé Harry, treize ans, s’éveille au monde des adultes dans un village d’un âpre Deep South. Il est confronté aux injustices, au racisme, à la pauvreté. Et au crime. Son père, substitut de flic en milieu rural, mène l’enquête et fait avec les moyens et les connaissances de l’époque. Harry suit tout cela d’un œil attentif et se retrouve, malgré lui, acteur du drame.
Avec ce roman, Lansdale nous plonge au cœur des marais infestés de moustiques, de mocassins d’eau, de créatures maléfiques et de croyances. Les Noirs sont à peine mieux considérés que les animaux et servent d’exutoires ou de faciles coupables. On croise des personnages truculents, d’autres plus inquiétants. On y aperçoit le Ku Klux Klan représenté ici comme une bande de pieds nickelés lâches et dangereux.

Ce roman est un régal car il nous raconte fort bien une histoire classique de meurtres en série, mais il l’inscrit dans un microcosme (un village) fort bien décrit avec ses tensions, ses jalousies, son aspect pittoresque. La petite touche de mystère autour de l’homme-chèvre ne fait que rajouter à l’énigme. Un bon rebondissement final et un roman qui tient la route de bout en bout.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

On pense beaucoup à La Nuit du Chasseur de Davis Grubb. À l’atmosphère sudiste des romans de James Lee Burke, aussi.

Le début...

Les dix premières lignes...

Je suppose que certains avaient de l’argent à l’époque, mais pas nous. C’était la Grande Dépression. Et de toute façon, si on en avait eu, il n’y avait vraiment pas grand-chose à acheter, ces années-là, à part des cochons, des poulets, des légumes et des denrées de base ; et puisqu’on produisait les trois premiers, c’étaient celles-là qui nous intéressaient, et parfois on faisait du troc pour se les procurer (...)

La fin...

Quatrième de couverture...

Début des années trente. Texas. Rien ne semble avoir bougé depuis la guerre de Sécession. Le Klan domine. Les lynchages demeurent. Harry, treize ans, fils du représentant local de la loi, s’émancipe de ce monde qui le choque en s’isolant dans les marais. Il y croise, dans les méandres endormis, celui que tout le monde dit être un monstre insaisissable, un esprit de la nuit. Harry est fasciné. Il a trouvé, près des traces de cet homme-chèvre, le cadavre d’une femme noire bâillonnée avec des barbelés. On parle d’un « ambulant », serial killer d’une époque démunie devant ce type de crimes imputés au Mal sans qu’il y ait de véritable enquête. La population blanche ne s’inquiète pas. N’importe quel noir fera l’affaire. Jusqu’à ce que les cadavres changent de couleur de peau…