Sonatine - Avril 2009 - Traduction (anglais) : Clément Baude
Tags : Thriller Roman d'enquête Serial Killer Psychologie Criminel Journaliste Années 1970 Plus de 400 pages
Publié le : 09 juin 2009
Au-delà du Mal est recommandé par James Ellroy et Stephen King, et il est annoncé comme le roman choc sur le thème du serial killer. J’y ai cru.
Déjà, il faut une cinquantaine de pages pour planter le passif familial de Thomas Bishop, enfant supposé d’un viol, fils d’un homme abattu pendant un braquage, violenté par sa mère qu’il finira par tuer à l’âge de dix ans. Et voilà donc notre personnage principal en hôpital psychiatrique, jusqu’au jour de l’évasion.
Pas besoin d’en raconter beaucoup sur cette histoire qui, forcément, voit la police traquer le tueur, un journaliste intervenir dans l’histoire, tout comme la pègre et les politiciens corrompus. Le décor est archi vu et revu et l’histoire très classique. Le Silence des Agneaux, Un Tueur sur la Route (d’Ellroy, justement) Seven ou encore Zodiac sont passés par là. À la décharge de ce roman, il a été écrit fin des années soixante-dix, avant que toute cette vague ne provoque lassitude.
Sept cent soixante pages, ça m’a semblé long, surtout que deux ou trois éléments seulement ont retenu mon attention. L’histoire de Caryl Chessman, prisonnier américain condamné à mort qui a existé ; un regain d’intérêt avec la traque ; un soupçon d’espoir avec le débat sur la peine de mort. Mais le roman tire en longueur et surtout, l’auteur en fait trop. Il prend un parti pris qui déshumanise de façon douteuse son personnage : c’est un monstre, une créature, un animal. Il le martèle, l’assène, dans la métaphore et le vocabulaire. Ajouté à ça une trame cousue de fil blanc, moult considérations également limites, et pour moi l’ensemble ne tient pas du tout la route. On a le droit à une morale type « tuer ou être tué » qui côtoie les « desseins de la nature », le fait que l’individu défectueux soit éliminé pour le salut de l’espèce, la théorie du chef naturel, le surnom grotesque de « l’enfant du Destin » ; ça fait beaucoup pour un seul homme, monstre, pardon ! Si Bishop est sensé faire peur car il réveillerait la part du monstre tapie en chacun de nous, Shane Stevens joue lui sur une corde facile et sensationnelle : celle du Mal absolu, sans aucune nuance.
Le roman semble néanmoins rencontrer du succès, alors c’est à chacun d’aller vérifier.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pour l’instant, ma référence en matière d’histoire bien noire de serial killer, c’est Robin Cook et J'étais Dora Suarez, allez voir par là si vous sentez la différence.
Les dix premières lignes...
Chaque année au printemps, la brume qui se répand comme une colère sourde sur la baie de San Francisco semble plonger la ville dans le mercure. Elle passe et disparaît sans rien altérer, sans laisser de trace, et pourtant jette un voile sur tout ce qu’elle touche, transformant la nature, même pour un bref instant, en un vrai mystère. Nulle part ce phénomène n’est plus manifeste qu’au nord de la ville, sur la côte, le long des langues de terre qui s’avancent dans la baie de San Francisco (…)
Quatrième de couverture...
Après plus de vingt-cinq ans de malédiction éditoriale, nous avons le plaisir de vous présenter pour la première fois en langue française Au-delà du Mal, de Shane Stevens, l’un des livres fondateurs du roman de serial killer, avec Le Dahlia Noir de James Ellroy et Le Silence des agneaux, de Thomas Harris.
À dix ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du meurtrier, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu’au captivant dénouement.
À l’instar d’un Hannibal Lecter, Thomas Bishop est l’une des plus grandes figures du mal enfantées par la littérature contemporaine, un « héros » terrifiant pour lequel on ne peut s’empêcher d’éprouver, malgré tout, une vive sympathie. Au-delà du mal, épopée brutale et dantesque, romantique et violente, à l’intrigue fascinante, constitue un récit sans égal sur la façon dont on fabrique un monstre et sur les noirceurs de l’âme humaine. D’un réalisme cru, presque documentaire, cet ouvrage, hanté par la figure de Caryl Chessman, n’est pas sans évoquer Le Chant du Bourreau de Norman Mailer et De Sang-Froid de Truman Capote. Un roman dérangeant, raffiné et intense.
Sa trombine... et sa bio en lien...
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