La Nuit du Carrefour

Georges Simenon

Fayard - Juin 1931

Tags :  Roman à énigme Trafic Flic Quidam France Années 1930 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 13 octobre 2008

Après dix-sept heures d'interrogatoire serré, le commissaire Maigret comme son second, Lucas, n'ont rien pu tirer de Carl Andersen, un Danois impliqué dans une drôle d'histoire…
L'homme en fuite a été arrêté alors qu'on a retrouvé à son domicile, dans son garage mais dans la voiture de son voisin, le cadavre d'Isaac Goldberg, diamantaire à Anvers. Son propre véhicule quant à lui, se trouvant remisé dans le garage de son voisin.
Andersen, très froid, très aristocratique, ne fait que clamer son innocence dans cette sombre affaire, et Maigret le laisse sortir libre du quai des Orfèvres. D'ailleurs, aux dires du juge Coméliau, le voilà confronté à un de ces dossiers « dont on ne trouve jamais le fin mot ».

Maigret se rend sur les lieux du drame ; un carrefour isolé, trois habitations : une espèce de manoir lugubre où résident Andersen et sa sœur Else, quasiment cloîtrée ; la maison des Michonnet, un couple de bourgeois — lui est assureur ; le garage de monsieur Oscar, un ancien boxeur recyclé dans l'automobile. Maigret interroge, cherche, fouine… et trouve.

La Nuit du Carrefour est à classer dans le genre roman à énigme. Mystère insondable que seule l'éblouissante perspicacité du commissaire est à même de résoudre dans l'incontournable scène finale qui rassemble tous les protagonistes dans le grand salon pour l'explication de texte.
J'avoue que je ne suis pas très amateur, mais Simenon… tout de même. Cette aventure du commissaire Maigret a croisé mon chemin de lecteur par hasard ; on ne refuse pas ainsi les "signes".

Alors bien sûr il y a la fluidité du style… Et Simenon n'est pas du genre pressé ; il savoure et distille les éléments de son intrigue avec gourmandise, soigne les caractères de ses personnages — ici un aristocrate, un petit bourgeois, un commerçants, accompagnés de la figure féminine — entre femme fatale et femme-enfant — qui semble bien troubler le commissaire.
Mais l'intrigue me direz-vous. C'est justement là que je n'accroche pas. Simenon suit son idée : il sait comment tout ça va se terminer, mais de ce fait, il nous cantonne dans le rôle de spectateurs du roman, pas dans celui d'acteurs. Nous voilà réduits à regarder les trains passer…
Au final, à mon sens, une manière de polar qui a beaucoup vieilli.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

La Nuit du Carrefour – Jean Renoir (1932)La Nuit du Carrefour a été adapté plusieurs fois pour le cinéma ou la télévision.
En 1932, pour le grand écran, par Jean Renoir (ce fut même la première adaptation d'un roman de Simenon), en 1969 puis 1984 (pour la télévision) avec Jean Richard dans le rôle de Maigret, enfin (pour les versions françaises) en 1992 avec Bruno Cremer.



Le début...

Les dix premières lignes...

Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.
On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.
La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.
On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.
La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame...


L'auteur(e)...

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Georges Simenon










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