Meurtres à la cité Radieuse

Alain Pucciarelli

Jigal Polar - Avril 2007

Tags :  Hard Boiled Polar politique Complot Flic Marseille Années 2000 Populaire Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 06 mai 2007

Ah, je n'ai pas pu m'en empêcher... Dès que j'ai lu la première ligne de ce roman — "Mardi 4 septembre 2001" — je me suis dit : ça va se terminer en Twin Towers cette histoire... J'ai survolé les têtes de chapitres, vers la fin, et ça avait l'air de correspondre. Enfin bon, je ne suis pas rentré dans le détail non plus, faut pas exagérer. Affaire à suivre, on verrait bien... Et puis je n'allais quand même pas lire la quatrième de couverture ; je ne lis jamais les quatrièmes de couverture, ou seulement après, quand j'en ai moi-même terminé. Pour comparer...

Un cadavre tout frais à la cité Radieuse, celle construite par Le Corbusier à Marseille et réinvestie par les bobos et autres artistes du coin. Sous les ordres du frais émoulu commissaire Schmidt, un bon alsacien, c'est Oliveri qui est mis sur l'enquête. Il connaît les lieux pour y avoir un temps habité, et il connaît la victime : un certain Eric Dupont, comptable (ou quelque chose d'approchant) dans une bibliothèque (?) de la Silicon Valley marseillaise. L'homme, artiste à ses heures et gros consommateur de femmes, a été bien arrangé : tué par balle, il gît sur le sol de son appartement le pied d'un chevalet planté dans l'estomac...

Oliveri est un drôle de type. Un drôle de flic. Solitaire, divorcé même, il se bourre la gueule tout seul au Johnnie Walker tout en dégustant des gousses d'ail bien fraîches dans son HLM pourri des quartiers nord. Désabusé, voire aigri, il fait preuve d'une certaine forme de cynisme. En fait, il a toutes les caractéristiques d'un détective privé tout droit sorti d'un roman hard-boiled, mais il est flic.
Et puis quand débarque dans les parages une certaine Laura (comme celle d'Otto Preminger), véritable femme fatale grand cru, fille d'ambassadeur, presque énarque, il craque. D'ailleurs, ça n'est pas la première fois avec la demoiselle.
Remarque, si la première victime fait figure de tombeur invétéré, Oliveri n'est pas en reste pour ce qui le concerne ; le roman tout entier regorge de testostérone :

Comme de juste, il y avait des tas de gens jeunes ou moins jeunes qui déambulait un peu partout. C'est un lieu idéal pour un tireur de fille. À condition d'aimer l'intellectuelle qui porte sa fouf en bandoulière. Faut aimer.

On suivra donc l'inspecteur Oliveri dans son enquête. Flic bossant en solo avec des méthodes peu orthodoxes (comme utiliser comme "adjoint" un clandestin sans-papiers), il se fait néanmoins balader dans une intrigue touffue dont il peine lui-même à saisir la cohérence. S'agit-il d'un simple crime passionnel ? D'un règlement de compte mafieux ? Ou de quelque chose de beaucoup plus important ? D'une histoire de barbouzes et de trafic d'armes ?

Alain Pucciarelli nous balade tout autant que son héros dans une aventure dense qui sent bon l'irrévérence, l'impertinence, l'intelligence et le politiquement incorrect. Avec une verve et une langue qui n'ont rien à envier aux maîtres du genre, il nous pond là un premier roman très hard boiled qui est aussi, à sa manière, une leçon de géopolitique.
Assez "trash" et provocateur dans la forme, il est aussi plein de finesse.

Et le onze septembre alors ?
Quoi le onze septembre ?
Vous ne voudriez pas non plus que je vous raconte la fin...
Ça va pas la tête !..


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Désolé. Pas d'idée.

Le début...

Les dix premières lignes...

Mardi 4 septembre 2001
Quand le patron, ce petit boss plein de diplômes qui se la pétait à longueur d’année, m’a téléphoné à la maison, il devait être minuit. Je zonais devant ma télé en sirotant un Chianti de derrière les fagots. J’aime bien me torcher doucement, seul dans la pénombre quand je sors du bureau ou du resto. Quel putain de pinard dont j’ai perdu le nom !
Les papilles en éveil et la comprenette affalée, j’ai été secoué par ce maudit téléphone. Avec le portable, quand on l’a pas fermé, on se fait coincer, toujours (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Oliveri est flic… Mais Oliveri n’est pas ce que l’on croit. Oliveri, Pied-Noir pur jus, grande gueule, alcoolique solitaire, fouineur invétéré, empêcheur de tourner en rond. Oliveri, tueur à ses heures perdues, Oliveri amoureux désespéré.
Oliveri qui se soigne au Johnnie Walker, Oliveri qui croque des gousses d’ail pour se donner du baume au cœur. Oliveri qui court comme un dératé après Laura qui elle non plus n’est pas ce que l’on croit, Oliveri à la « Maison du Fada » au centre d’un trafic d’armes, entre malfrats, police et armée de l’ombre. Oliveri qui tant bien que mal tente d’éviter les pruneaux qui sifflent à ses oreilles. Oliveri qui compte les macchabées qui jalonnent sa route, Oliveri qui ne respecte rien, et surtout pas sa hiérarchie, Oliveri qui n’y comprend plus rien mais qui comme un chien enragé ne lâche jamais son os. Le commissaire Oliveri, un sacré emmerdeur comme il en faudrait plus souvent !


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Alain Pucciarelli










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