Mare Nostrum - Mai 2008
Tags : Roman noir Hard Boiled Roman d'enquête Crime organisé Flic Journaliste Toulouse Années 2000 Populaire Moins de 250 pages
Publié le : 15 mai 2008
Niki Java est journaliste. Longtemps spécialisé dans la rubrique "chiens écrasés" du journal Le Conformiste, il vient d'être bombardé rédacteur en chef du Minuit Libéré :
Le journal aux idées aussi larges que les chiottes de Mustafa Kemal Ataturk, votre dernier espace de liberté où l'on expose sans voile ses idées.
Un matin d'engueulade avec sa moitié, Valentine, à propos de la première cigarette (et puis aussi un peu des cinquante neuf suivantes), lui apparaît une évidence : son manuscrit a disparu. Enfin, "son" manuscrit, pas tout à fait… Celui qu'Alain Dubrieu, ex-braqueur, ex-taulard reconverti en écrivain de polar, lui avait confié à la veille de sa mort, reconnaissant en lui un excellent lecteur et un vrai amateur du genre.
Nick confie son désarroi à son ami Francisco Zamponi, commissaire vieillissant, et bientôt, sous les yeux embrumés par l'alcool des deux amis, la fiction interfère avec la réalité et c'est le scénario concocté par Andrieu pour son dernier roman, resté inachevé, qui se réalise…
En faisant renaître le personnage de Niki Java (déjà croisé chez Fleuve Noir en 1998 avec La Vie est une Marie-Salope, ce personnage aux airs de détective privé façon hard-boiled, Sergueï Dounovetz rend avec Born Toulouse Forever un vibrant hommage aux littératures populaires.
Se jouant des clichés, il construit un patchwork-polar, une tambouille qui a l'art d'accommoder de "vieux" restes pour donner à l'ensemble une saveur nostalgique et revigorante. On croisera ici des morceaux d'anthologie revisitée : du vieux flic malade et désabusé ; du reporter détective alcoolique ; du truand de la vieille école ; de la femme fatale ; du flicaillon à la Rouletabille ; de l'écrivain et du lecteur de polar ; et j'en passe… Le tout agrémenté de quelques réflexions, parfois avinées, sur l'écriture :
Doit-on écrire pour éveiller les consciences ou juste pour le plaisir, son propre plaisir ? Pédagogie ou nombrilisme ? Thérapie ou folie ?
À cet assemblage, Sergueï Dounovetz arrive a donner une certaine cohérence en construisant son intrigue autour de ce manuscrit (en)volé, de ce seul et unique polar, sublimé, auquel chaque élément va venir s'accrocher. Roman qui pourrait s'apparenter à l'exercice de style, Born Toulouse Forever se révèle un coup de chapeau à tous ceux qui nous font, ou nous ont fait rêver, avec une certaine idée du polar : des Pieds Nickelés à Tintin en passant par Reservoir Dogs de Quentin Tarentino.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
« … de l'école de Nick Belane »
Littérature populaire embuée d'alcool… Bien sûr, dans le même genre d'hommage, il conviendra de lire celui rendu au genre par Charles Bukowski avec Pulp.
Quand au personnage de Dubrieu, il n'est pas sans faire penser à Alexandre Dumal dont il sarait dommage d'oublier le premier roman, Je m'appelle Reviens.
Les dix premières lignes...
Toulouse, rue de Rome, rue piétonne, à la limite de la rue des Filatiers. Perché au dernier étage d'un immeuble bourgeois qui tournait vinaigre, j'ouvris la fenêtre du salon et portait une Winston à mes lèvres avant d'extirper de ma poche un lance-flamme à l'effigie de Tintin reporter, un collègue. Moi, mon blase c'était Niki Java. J'avais débuté ma carrière, il y a longtemps dans la presse sportive avant de sombrer corps et âmes à la rubrique : « chiens écrasés » dans le journal Le Conformiste, un baveux parisien un chouïa réac, pas assez bobo pour survivre au nouveau siècle (…)
Quatrième de couverture...
Mon nom est Java, Niki Java, j'aime les filles tatouées qui font du karaté et sentent le patchouli et les perroquets, sans trop de flotte ! Accessoirement, je suis rédac-chef dans un grand quotidien du soir de Toulouse. Quand on m'a piqué le manuscrit de cet ancien taulard recyclé dans le roman noir, je n'imaginais pas me retrouver face à un gang d'allumés, qui logeaient à la prison Saint-Michel pour y préparer le casse du siècle. Et comme je ne suis pas Mike Hammer, mais plutôt de l'école de Nick Belane, j'ai fait appel à mon copain, le commissaire Zamponi. Mais l'on ne réveille pas impunément les fantômes de la ville rose…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...