Gallimard / Série Noire - Janvier 1994 - Traduction (anglais) : Olivier Vovelle
Tags : Roman noir Polar urbain Crime organisé Discrimination Drogue Flic Truand Etats Unis Années 1970 Populaire Moins de 250 pages
Publié le : 10 novembre 2007
Billy et Jackie, deux braqueurs chevronnés, sont en quête d’un peu d’artillerie pour leur prochain coup, leur fournisseur habituel, Kenyatta, leur propose un deal : participer au meurtre de policiers racistes et obtenir des flingues en échange. Ainsi commence la collaboration entre Billy et Jackie, et le charismatique et déterminé Kenyatta dans sa lutte contre les policiers blancs racistes, et, les dealers qui empoissonnent le ghetto noir de Detroit.
Première véritable aventure de Kenyatta, même si le personnage apparaît dans Justice Blanche, Misère Noire, il n’est pas encore le Kenyatta révolutionnaire et déterminé de la série de quatre livres écrite par Goines sous le pseudo Al C. Clark. On y découvre une organisation proche de la secte ou de la milice dont les buts sont un peu flous ainsi que la provenance de l’argent qui l’alimente.
Il est difficile de parler de ce livre sans aborder la série dans son ensemble vu que les quatre livres se suivent à la minute près. Mais on retrouve le style direct de Donald Goines sur une histoire plus romanesque, moins autobiographique, même si Kenyatta stigmatise la fin d’une époque où les noirs ont tenté de forcer leurs droits à l’égalité (mouvement des droits civiques de Martin Luther King et le Black Panther Party fin des années cinquante / début des années soixante-dix).
Kenyatta prône essentiellement l’éradication de la drogue dans les ghettos noirs et l’extermination des policiers blancs racistes.
Ainsi il commence un bras de fer avec le dealer Kingfisher, sous les yeux du couple de flics mixte, Benson le noir et Ryan le blanc…
Un roman court, dans la veine de la série Shaft : ludique, et violent. Il est surtout moins engagé que d’autres de ses livres, malgré quelques scènes représentatives de la discrimination envers les noirs et de la tension de l’époque, notamment, lorsque Benson, l’inspecteur noir, se fait braquer par un flic en uniforme originaire du Sud.
Truands and Co. pose d’emblée les limites de ce que sera la série : de l’action, du sexe et du sang.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Tout Donald Goines, assûrément !
Les dix premières lignes...
Joe Green — mieux connu de ses amis et connaissances sous le diminutif de Jojo — fit couler le reste d'héroïne du petit paquet en papier d'aluminium dans une capsule de bouteille de vin Wild Irish Rose convertie pour l'occasion en ce que les toxicos appellent une popote. Tina, sa femme devant les hommes sinon devant Dieu, le regardait faire, fascinée.
— Putain, Jojo, ça me met trop les glandes de penser que c'est tout ce qui reste de came dans la baraque. La dernière fois que ce traînard a dit qu'il te livrait dans l'heure, on l'a pas vu avant le surlendemain (...)
Quatrième de couverture...
Quand on est Noir et qu’on a quelque chose dans le crâne comme Kenyatta, le rebelle légendaire des cités, l’organisateur génial, il y a deux sortes de gens à qui on a envie de faire la peau : les flics et les dealers. Avec des mecs comme Billy et Jackie pour mettre la main à la pâte, il y a du beau boulot à faire. Hélas, rien n’est jamais gagné en ce monde où le frère trahit le frère…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...