Sergueï Dounovetz

Un avis personnel...

Publié le : 09 septembre 2007

Escapade à Trouville pour le guitariste leader des "Maîtres Nageurs", par un beau dimanche de décembre, et en compagnie de Nelly la postière et de son cul bien ferme ; histoire d'oublier Pulchérie et son ventre gonflé d'une future pisseuse.
Et là, sur la route qui les ramène vers Paris, une fille au milieu de la chaussée qui cherche un chauffeur... Une histoire sordide et pas banale : enrôlée de force dans un réseau de prostitution — un vrai bagne — elle vient de finir son mac au manche de pioche. Enervée la gonzesse...
Le couple illégitime la dépose sur Paris, mais la belle a laissé un souvenir avant de s'éclipser : une petite valise jaune avec un Mickey dessus, et à l'intérieur, quelques centaines de grammes de coke bien blanche...

Un narrateur sans nom, rocker au cœur tendre, aux prises avec une future paternité qui l'angoisse, et qui se retrouve pris dans une aventure rocambolesque. Toute la trame de Fleur de Bagne est là.
Mais ce serait sans compter sur la langue de Sergueï Dounovetz et son sens du rythme. Voilà un court roman qui se lit d'une traite, comme une longue nouvelle, sans débander. L'écriture est vive, rapeuse, et laisse un arrière-goût de nuit urbaine, de fin de concert, de bière et d'histoires de mecs. Normal me direz-vous pour le premier opus de la collection Polar Rock.
Les rockers vieillissent aussi et subissent un jour les affres de la paternité. Sergueï Dounovetz, à sa manière, nous montre l'émotion d'un de ceux-là, au grand cœur... et au grand nez.
Ça déménage !..

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sergueï Dounovetz est un apôtre de la langue vivante et manie l'argot avec dextérité au point de le rendre savoureux.
Pascal Jahouel est aussi de ceux-là. N'hésitez pas à jeter un œil sur sa prose : Archi Mortel, ou La Gigue des Cailleras.

Le début...

Les dix premières lignes...

Son tatouage était bleu comme la flamme de la veilleuse qui dansait dans le chauffe-eau de la cuisine. Elle s'appelait Pulchérie et elle était enceinte jusqu'aux yeux. D'après l'écho... ça serait une fille.
La chambre était tristouille à la limite du hors-jeu, le papier peint se gondolait et les gogues étaient sur le palier. On avait atterri la nuit, dans cet hôtel sans étoile. La 504 était garée en bas, dans la rue. C'était une vieille caisse que mon père venait de me refiler. Je l'avais poussée jusqu'ici, pour voir ce qu'elle avait dans le ventre. Pulchérie, elle, je savais... mais la Peugeot, pas vraiment (...)

La fin...

Quatrième de couverture...

J'aime deux choses dans la vie : ma guitare et ma fleur de bagne. Un tatouage n'est jamais innocent, il respire, il a sa propre histoire et la foutue greluche qui tortille des fesses sur mon avant-bras est loin d'être innocente. Pulchérie aussi a un tatouage, plus intime, plus près du corps. Pulchérie, c'est ma gonzesse et elle est en cloque jusqu'aux yeux. Je déteste les femmes enceintes, alors je m'accroche à mon tatouage.
Sur l'écho, il semblerait que ce soit une pisseuse qui se pointe. Je suis jouasse, mais j'ai peur. Surtout quand une bad girl a laissé en consigne dans l'étui de ma guitare, un bon kilo de coke sans que je puisse m'empêcher de mettre le nez dedans. Ce truc, ça aiguise le tempérament, mais ça attise les convoitises et les représailles.
Maintenant, j'ai un tueur qui me colle aux tiagues et le tatoueur qui veut s'envoyer ma fleur de bagne. Un tatouage n'est jamais innocent...