Métailié - Février 2006 - Traduction (islandais) : Eric Boury
Tags : Roman noir Roman d'enquête Psychologie Flic Islande Années 2000 Littéraire Entre 250 et 400 pages
Publié le : 31 décembre 2007
Roman noir, roman policier, roman islandais, La Femme en Vert est tout ça. L’énumération pourrait continuer pour dire, décrire, ce qu’est ce roman. Il faut surtout savoir que c’est un grand roman, le reste importe peu. Et Indridason est un grand romancier.
Erlendur, Elinborg et Sigurdur Oli héritent d’une nouvelle enquête. Les trois personnages récurrents de Indridason nous reviennent après La Cité des Jarres. Ils nous reviennent avec une nouvelle histoire surgie du passé. Un squelette découvert dans les fondations d’une maison en construction.
Erlendur et ses deux acolytes vont suivre des pistes refroidies depuis longtemps, des pistes qui remontent à la seconde guerre mondiale. Ils vont se coltiner aux petites histoires de la grande, celle avec un « h » majuscule. Dans le même temps, ils ont leurs préoccupations et Erlendur est toujours confronté à une vie de famille chaotique, à des liens en péril avec sa fille.
Tout cela peut sembler classique. Et ça l’est. Indridason ne cherche pas à innover mais nous plonge dans une histoire captivante. Il transcende un genre. Pas de grands effets, rien de rocambolesque, cette intrigue nous touche parce qu’elle reste proche de nous. Tout cela est profondément humain. On arpente les côtés sombres de l’âme et la gorge se noue à certains passages d’une grande force. On passe d’une narration à une autre, le long d’histoires qui se déroulent en parallèle et dont on suit les évolutions, lentes et inéluctables. Les personnages sont aux prises avec leurs doutes, leurs souffrances. Et on souffre.
Indridason est décidément un grand romancier à côté duquel il serait dommage de passer. Sous une facture classique, il nous offre des romans d’une grande subtilité, des romans qui remuent, des romans à la construction particulièrement élaborée, tellement élaborée que ça ne se voit pas, que ça ne se ressent pas. La marque d’un grand, je le répète.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les autres romans d’Indridason, bien sûr, en regrettant une nouvelle fois que les deux premiers opus de la série mettant en scène Erlendur et consorts ne soient toujours pas traduits… Lire l’islandais n’est pas donné à tout le monde.
De part sa grande simplicité qui n’en est pas une (être simple est si difficile), Indridason peut, par certains côtés, faire penser à Simenon.
Les dix premières lignes...
Il remarqua qu’il s’agissait d’un os humain dès qu’il l’enleva des mains de l’enfant qui le mâchouillait, assis par terre.
La fête d’anniversaire venait juste d’atteindre son point culminant dans un bruit assourdissant. Le livreur était venu puis reparti, et les garçons s’étaient goinfrés de pizzas en avalant des boissons gazeuses et en se criant constamment les uns sur les autres. Ensuite, ils avaient quitté la table à toute vitesse comme si quelqu’un leur en avait donné le signal et s’étaient remis à courir de tous côtés, certains armés de mitraillettes, d’autres de révolvers, pendant que d’autres, plus jeunes, brandissaient des voitures ou des dinosaures en plastique (…)
Quatrième de couverture...
Dans un jardin sur les hauteurs de Reykjavik, un bébé mâchouille un objet étrange… Un os humain ! Enterré sur cette colline depuis un demi-siècle, le squelette mystérieux livre peu d’indices au commissaire Erlendur. L’enquête remonte jusqu’à la famille qui vivait là pendant la Seconde Guerre Mondiale, mettant au jour les traces effacées par la neige, les cris étouffés sous la glace d’une Islande sombre et fantomatique…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...