Numéro 3

Un avis personnel...

Publié le : 1er octobre 2006

On démarre fort avec un interview de Donald Westlake et une rencontre entre le même et ses traducteurs français, Daniel Lemoine et Jean Esch, à l'occasion du festival Quais du Polar. On y apprend, entre autres, que Westlake est un fan de Nabakov, mais que le seul polar qu'il recommande aux lecteurs de Shanghaï Express est le Mystic River de Dennis Lehane. Il parle de la conception de ses livres. Il écrit sans plan et trouve l'histoire au fur et à mesure de la rédaction. Le Couperet, par exemple, a été écrit en quarante jours, à partir du premier paragraphe improvisé avant un repas avec son éditeur. Westlake nous parle également de son expérience du cinéma. Peu concluante en ce qui concerne l'adaptation de ses histoires. Son seul bon souvenir en la matière, c'est son adaptation d'un roman de Jim Thompson qui a donné le film Les Arnaqueurs de Stephen Frears.
Intéressant également l'échange entre Westlake et ses traducteurs. On y parle de son style dépouillé, sec, quasiment désossé, quand Westlake signe sous le nom de Richard Stark, alors que l'écriture des Westlake est ample, excessive parfois ludique, comme pour la série des Dortmunder.
De Donald Westlake, on passe à Maxime Chattam. Les patrons de Shanghaï Express s'y sont eux-mêmes collés... avec des pincettes. D'emblée, dans le chapeau de l'interview, ils s'avouent peu convaincus par le nouveau thriller de Maxime Chattam, méga jeu de piste sur la théorie du complot, mêlant 11 septembre et Da Vinci Code, avec secte, empire industriel, finances internationales et monde à la 1984. Les questions sont plutôt agressives. Maxime Chattam reste droit dans ses bottes et défend son bébé best-sellers. Cet interview avait-il sa place dans une revue de découvertes de la littérature noire ? Pas forcément. Pas plus que l'entretien donné par le groupe Les Têtes Raides, qui fait remplissage, car n'abordant le polar que par la bande.
John R. Lansdale nous offre les premières pages de son nouveau roman, Sur la ligne rouge, aux éditions du Rocher. Il délaisse son duo d'enquêteurs habituels, les hilarants Collins et Pine, pour évoquer l'Amérique profonde des années 50, en mettant un jeune adolescent sur la piste d'un meurtre racial datant de plusieurs années.
Autres pages choisies, celles de Florence Morgensztern qui livre son premier roman aux éditions Le Passage, dont le titre est Leslie Lawl, du nom d'une jeune physicienne spécialiste de physique quantique qui débarque un beau jour dans le bureau du héros détective, pour lui confier une étrange enquête sur l'auteur d'un livre paru en Australie. Le roman promet en se jouant des codes du genre.
Shanghaï Express fait également la part belle aux nouvelles et aux feuilletons. Certaines séries s'achèvent. D'autres commencent, telle une ouvre signée Didier Daeninckx, où l'on retrouve l'inspecteur Lentraille.
Nous laisserons le dernier mot à Donald Westlake : "Toute fiction, pour moi, commence avec le langage, avec le choix des mots eux-mêmes."

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Shanghai Express a son site. Pour l'heure, il ne s'agit que d'une page promotionnelle, mais qui permet déjà de se faire une idée de la conception et des intentions.

Et puis afin de se faire une idée beaucoup plus précise, il est toujours possible de télécharger gratuitement au format pdf le numéro zéro.