Liana Levi - Octobre 2024
Tags : Comédie Crime organisé Quidam France Années 2020 Humoristique Moins de 250 pages
Publié le : 10 décembre 2024
Anthony Barreau est un businessman. Il agit comme intermédiaire dans le domaine de la mort tarifée. Moyennant une commission de 10%, il met en relation les commanditaires et les exécuteurs des basses œuvres. D’ailleurs, il est toujours à la recherche de nouveaux talents.
Quant à Thérèse, elle est au bout du rouleau. Son agence matrimoniale bat de l’aile. Une affaire familiale qui vit ses dernières heures. À soixante-quinze ans, Thérèse s’est endettée outre mesure auprès d’un escroc ; ses jours sont comptés, ou presque. Cette accumulation de stress provoque chez elle un AVC qui conduit son neveu à lui proposer d’entrer dans une maison de retraite, ce qui n’est pas du goût de la pauvre vieille.
Le décor est posé d’emblée. Avant même d’avoir entamé le premier chapitre, on sent déjà qu’on va vivre une drôle d’aventure.
Alba Ferrari est la dernière recrue d’Anthony. Dénichée dans un club de tir, c’est une ancienne championne de biathlon dont la carrière a été brisée sur blessure. Son nouveau job l’a sauvée de la grosse déprime, voire de l’abus d’alcool. C’est du moins la condition posée par son nouvel agent pour débuter dans le métier de tueur à gages.
C’est aussi pour cette raison qu’il ne lui confie pas ce nouveau contrat qui vient de tomber : dégommer un secrétaire d’État. La commande provient d’un bon client, Théodore Petzoldt, un caïd fidèle qu’il faut satisfaire. Anthony missionne un de ses meilleurs éléments, Ghost Dog. Mais en ces temps d’ubérisation du travail, ce dernier sous-traite le projet à un certain Cissoko, qui lui même le refile à une certaine Alba… Et quand on soustraite à outrance, qu’on tire les prix vers le bas, c’est souvent au détriment de la qualité, et au final le boulot est mal fait : le secrétaire d’État est seulement blessé, et son convive, un des frères Petzoldt, s’est fait proprement descendre. Pour Anthony, c’est la tuile…
Pascale Dietrich maîtrise la science du retournement. Le principe en est simple, mais la mise en œuvre pas toujours facile. Il s’agit de créer des situations plus ou moins improbables, sources de problèmes plus ou moins complexes, et de leur trouver des solutions inappropriées, provoquant ce déséquilibre salvateur qui permet d’avancer. Quand c’est réussi, on obtient de beaux ricochets et de belles surprises.
Il y a dans les péripéties auxquelles sont soumis les personnages de ce roman une fantaisie bon enfant, légère et ravissante. Oubliez le trash et les outrances. Ici, malgré les cadavres et les tueurs qui rôdent, l’air est printanier.
Le format court sied parfaitement à l’entreprise. Pascale Dietrich sait être efficace sans jamais en « faire » trop.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pascale Dietrich n’est pas la première à se confronter au « crime organisé ». On pense bien sûr à Sébastien Gendron et son Tri Sélectif des Ordures, voire sa suite : La Revalorisation des Déchets, dans une version un peu plus trash.
Les dix premières lignes...
Paris, XVe arrondissement
Casque sur les oreilles, Anthony visait la cible avec son Magnum. Tirer l’apaisait, il avait toujours aimé ça. Il venait souvent à la Société des tireurs parisiens pour s’entraîner et faire des repérages. C’est ici qu’il avait trouvé Ghost Dog : il avait tout de suite capté son potentiel et, à présent, c’était l’un de ses meilleurs éléments. Avoir du flair est un métier et Anthony sentait tout de suite les types doués et le genre de missions dans lesquelles ils excelleraient. Une fois déniché un talent prometteur, il le formait, puis faisait office d’intermédiaire avec les commanditaires. Il négociait le contrat, transmettait les informations pour la mise en œuvre du service, et ce pour la modique commission de dix pour cent, comme tout agent qui se respecte. Au fond, son boulot consistait à mettre en relation des cerveaux planifiant des crimes et des doigts appuyant sur des gâchettes. Toute l’intelligence du système résidait dans ce montage, dont il était un rouage indispensable.
Quatrième de couverture...
Après une enfance calamiteuse, Anthony Barreau s’enorgueillit d’habiter le XVIe arrondissement parisien, de porter d’impeccables chemises blanches et de mener une brillante carrière d’agent. Pas agent d’auteurs ou de stars. Non, lui gère les contrats qu’on pose sur la tête de certains indésirables et qui rapportent dix pour cent du montant destiné au tueur. Un travail méticuleux et tranquille, tant qu’on efface ses traces et qu’on évite les ratés. Mais le jour où une mission tourne au fiasco et que le commanditaire, un caïd redoutable, se retourne contre lui, tout part en vrille. Face au règlement de comptes annoncé, Anthony doit au plus vite trouver une planque. Quoi de plus insoupçonnable que le camping de Vierzon? Et quelle meilleure couverture qu’une vieille dame en cavale prête à tout pour échapper à l’Ehpad ?
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...