Paul Colize

Un avis personnel...

Publié le : 1er septembre 2006

Edouard Karamet est l'homme qui, à force de charisme et d'aplomb, a construit dans les années soixante-dix une des premières sociétés spécialisée dans l'apprentissage des méthodes de management moderne ; il a su avant d'autres utiliser de vieilles ficelles dans un bel emballage luxueux synonyme de qualité.
Partie de Suisse, l'entreprise a grandi pour s'étendre, avant d'engloutir le monde, à la Belgique et à la Hollande avec dans chacun de ces pays un responsable ; Rob JC Weiss pour les bataves, Roger Mousset pour les wallons, avec une "saine" concurrence entretenue entre les deux hommes.
Or, depuis quelques mois, l'un des deux a pris la tête du groupe, rappellent quotidiennement à l'autre qu'il avait perdu la bataille. Et c'est Rob qui a gagné. Pour l'instant...

Avec l'humour pince-sans-rire - so british - qui le caractérise, Paul Colize, dans un roman plus proche de l'autobiographie professionnelle que du polar à proprement parler, dresse le portrait d'une sorte de prise de pouvoir dans le monde de l'entreprise et particulièrement au sein d'un cabinet de consultants en formation au management moderne. Les personnages sont croqués au trait acide, mettant en valeur, pour certains, leur bêtise et leur incompétence, cachées par la taille de leur égo.
On se perd parfois parmi la multitude des intervenants et les nombreux changement de narrateurs, mais on rit de bon cœur en découvrant les antagonismes et rancœurs qui "unissent" les habitants de ces deux plats pays que sont la Belgique et le Hollande, ou en détaillant les méthodes de ce fameux management des temps nouveaux et de la "pensée positive".
Acidulé, assurément...

Un premier roman - premier essai pas tout à fait transformé - qui allait voir son auteur persévérer et s'engager cette fois résolument dans la voie du polar, pour notre plus grand plaisir.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Paul Colize est l'auteur de trois polars remarquables qu'il serait dommage, pour tout amateur attentif, de ne pas avoir lus. Humour, finesse d'esprit, sens de l'intrigue, fluidité de l'écriture...

Laissez-vous tenter !

Le début...

Les dix premières lignes...

Frida agença avec minutie l'arrivage de fleurs fraîchement coupées sur le bureau du Chief Executive Officer. Elle alluma les différents luminaires qui créaient cette remarquable atmosphère de travail convivial qui imprégnait le local. Les effluves subtils de cuir et de bois précieux ajoutaient une note de luxe discret dans l'antre directoriale. Elle mit en marche la machine à café et disposa les différents journaux sur le sous-main.
Son dévouement et son admiration pour Rob étaient sans limite (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Le plan initial prévoyait un dénouement empreint de panache et d'abnégation ; nous débarquions comme un seul homme dans le bureau du président et annoncions, la mort dans l'âme, que nous décidions de mettre fin à notre contrat d'emploi, suivait la liste des griefs qui nous avaient contraints à cette issue fatale et un trait acide de chacun pour appuyer nos dires. Quoique noble et altruiste, nous avons rapidement réalisé que cette alternative était pour le moins improductive sur le plan financier, nous avons donc opté pour la variante perfide et hypocrite, certes, moins reluisante mais tellement plus lucrative.
L'opération Verlaine était lancée.