Habemus Bastard (T1 - L'Être Nécessaire)

Jacky Schwartzmann

Dargaud - Mai 2024

Tags :  Comédie Bande dessinée Truand France profonde Années 2020 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 21 juin 2024

Lucien est un homme de main digne de confiance qui travaille proprement, jusqu’à ce jour maudit où surgit la bavure : une défenestration inopinée qui le conduit à partir en cavale. On ne dessoude pas le neveu d’un caïd de la mafia lyonnaise, même par inadvertance. Dans l’improvisation, Lucien endosse le rôle et la tenue de travail du cadavre qui gît quelques étages plus bas ; le hasard veut que ce soit une soutane.
Dès lors, le voilà promu curé de la paroisse de Notre-Dame de l’Assomption, dans le village de Saint-Claude, le pays de la pipe et de rien d’autre de très folichon. Sa couverture est pour l’instant solide et Lucien s’installe dans ses pantoufles de faux curé. Reste que la profession a quelques exigences, comme célébrer la messe ou enseigner le catéchisme, et qu’il faudra bien s’y coller sous peine de se faire vite repérer. C’est ainsi que les quelques fidèles découvrent peu à peu les manières peu orthodoxes de leur nouveau prêtre, quand de son côté lui-même apprend les joies de la vie de province.

On connaît la capacité de Jacky Schwartzmann à créer les situations les plus improbables pour y plonger ses personnages ; une méthode qu’il pratique allègrement dans ses romans. Il ne déroge pas à cette règle lorsqu’il intervient comme scénariste. On sait également son attachement à l’environnement qui entoure ses protagonistes, environnement qu’il parvient à retranscrire en quelques touches réalistes et toujours bien trouvées.
En installant Lucien dans un village du Jura, il met en scène la vie quotidienne d’une petite bourgade, un microcosme qu’il prend un malin plaisir à déranger ou à secouer, c’est selon.
On s’en doute, les « méchants » de l’histoire n’ont pas dit leur dernier mot. Et petit à petit ; alors que Lucien s’installe dans sa nouvelle vie et y trouve une sorte de réconfort et pourquoi pas une forme de rédemption, l’étau se resserre autour de lui, toujours plus pressant. On en saura sans doute beaucoup plus dans le second tome de cette série, Un Cœur sous la Soutane, suite et fin dont la parution est prévue en octobre 2024.



Associé à Jacky Schwartzmann, on ne saurait oublier de citer Sylvain Vallée qui a également participé à l’écriture du scénario et des dialogues, avant de prendre ses crayons pour en assurer l’illustration.
Son dessin m’a parfois rappelé celui de François Bourgeon. Il a cette façon de capter les intentions, les émotions, pour les transmettre le plus finement possible aux portraits qu’il dresse ; son adaptation les fixant plus dans les images que dans les dialogues. Quant à ses scènes d’extérieur, elles ont une précision tout architecturale qui contrebalance l’aspect purement « bd » des personnages.





Un « mélange » qui prend toute sa saveur sublimé par les couleurs d’Elvire de Cock dont il convient de ne pas oublier le travail.
Vous l’aurez compris, le premier chapitre de Habemus Bastard est une réussite et on attend avec impatience le second.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

N’hésitez pas à explorer la bibliographie de Jacky Schwartzmann, vous passez toujours un bon moment de lecture.

Du côté de Sylvain Vallée, on peut se rapprocher de sa série en six tomes Il était une fois en France qui, à l’instar du chef d’œuvre de Sergio Leone auquel il fait référence, retrace le parcours d’un ferrailleur juif de sa naissance à sa mort et comment il est devenu à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale un des hommes les plus riches du pays.

Le début...

Les dix premières lignes...

Je m’appelle Lucien. Je suis un homme de main.
Est-ce que c’est un métier ? Peut-être. Est-ce que je l’ai choisi ? Peut-être pas. Mais je suis sûr d’une chose : je le fais proprement.

J’ai lu que dans la Bible, Dieu tue 2,8 millions de personnes.
Il déclenche des déluges et des épidémies. Il lui arrive aussi de faire tomber des murs, d’envoyer un lion, deux ours, une armée de criquets, de guêpes, des serpents brûlants, et d’aller jusqu’à tuer en infligeant des inflammations de l’intestin.
Dieu est un génie créatif lorsqu’il est contrarié.
Sans prendre de gants, il tue 2,8 millions de personnes. Plus que les génocides arméniens et rwandais réunis. Plus que Satan lui-même, relégué au rag d’un quelconque sprarring-partner.
Dieu de travaille pas proprement.
2,8 millions de victimes… À côté, je suis un petit joueur : mon compte affiche zéro.
Parce que j’ai toujours travaillé proprement.
Jusqu’à aujourd’hui (…)


La fin...

Quatrième de couverture...




L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Jacky Schwartzmann










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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