Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...
James Crumley est né au Texas en 1939.
Après y avoir fait ses études et servi pendant deux ans dans l'armée, il devient professeur de composition littéraire. Il « visite » ainsi de nombreuses universités, il a la bougeotte et le métier de professeur ne lui convient pas.
Attiré par le poète Richard Hugo, comme d'autres écrivains de sa génération (Jim Welch, Bob Reid, Neil Mac Mahon, John A. Jackson), il débarque à Missoula, Montana au milieu des années 60.
Il s'essaye à la poésie et l'écriture de nouvelles, et anime des ateliers d'écriture en compagnie de Richard Hugo, James Lee Burke et d'autres...
En 1967, il écrit son premier roman, Un pour Marquer la Cadence (One to Count Cadence), qui n'est publié qu'en 1969. Sur fond de guerre du Vietnam, ce roman raconte une histoire d'amitié entre un sergent dur à cuire et un soldat gauchiste. Crumley met déjà le pied dans le roman noir, genre dans lequel il excellera par la suite.
« Jamais de polar pur et dur mais des ouvrages où le suspense et l'intrigue servent avant tout à nous faire pénétrer au plus profond des questionnements humains sur le bien et le mal, la violence, la dépendance, le pouvoir. » , comme le dit Jean-Marie Wynants dans un article relatant la rencontre des Étonnants Voyageurs de Saint-Malo avec la ville de Missoula et ses écrivains.
Crumley est terriblement ancré à Missoula, comme tous les autres écrivains du coin. Missoula est leur coin de paradis, un paradis où règnent tolérance, bonne humeur, où l'alcool coule à flot et où les écrivais sont une denrée incroyablement fréquente.
À Missoula, tout le monde écrit. Au milieu des montagnes, dans cette ville de 50 000 habitants, Crumley reste donc. Il essaye bien parfois de s'en « échapper » mais il finit toujours par y revenir.
« On s'y sent bien, alors on y reste, c'est tout. Cette ville m'a adopté. Il y fait bon vivre, niché entre les montagnes du Montana. Il y a de tout chez nous. Même un policier-écrivain, comme Robert Sioms Reid : c'est un bon gars... même s'il est flic ! » , dit-il dans une interview accordée à Guillaume Chérel et Hervé Delouche.
En 1966, peu de temps après son arrivée à Missoula, il laisse définitivement tomber l'enseignement. Il n'est pas fait pour ça. En revanche, il a l'écriture dans le sang. Il en parle d'ailleurs comme d'une drogue, quelque chose de vital et quasi obsessionnel.
« En période d'écriture, je rêve de ce que j'écris toutes les nuits. Si je travaille trop longtemps, je plane littéralement parce que ça marche, alors je dépasse mes 4, 5 heures de travail quotidiennes. Ça peut aller jusqu'à 7 ou 8 heures. Mais après, je suis tellement excité que je ne peux plus dormir pendant 2 ou 3 jours. La sensation de ce trip dans l'écriture est géniale, j'adore ça. Mais après c'est terrible, très dur. Comme pour un camé en pleine descente. »
James Crumley décède dans sa soixante-huitième année, le 18 septembre 2008.
Publié le 1er mars 2006
Politiquement ancré à gauche depuis toujours, presque anarchiste, radicalement « politically incorrect », Crumley est un vrai personnage, qui séduit tous ceux qui le rencontrent. On le décrit généreux, drôle, bourru, bon vivant.
Concernant l'écriture, c'est un perfectionniste. La légende raconte qu'il a repris 18 fois le premier chapitre d'un de ses romans.
Sa production, en plus de 30 ans d'écriture, peut donc sembler maigre. Une dizaine de romans, et quelques recueils de nouvelles.
Mais quels bijoux ! Une écriture simple et riche en même temps. Des personnages hallucinants, un univers où la came et l'alcool sont omniprésents, pour créer une ambiance toujours un peu brumeuse, étrange, dans laquelle des héros de western traversent les États-Unis de long en large.
Il est absolument nécessaire de lire Crumley.
Pour le voyage, pour se remplir le cœur, pour lire quelque chose de sincère et d'humain.