La Mort des Bois

Brigitte Aubert

Seuil Policiers - Février 1996

Tags :  Thriller Serial Killer Détective amateur Années 1990 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 31 mars 2005

Grand Prix de Littérature Policière en 1997.
Élise Andrioli n'a pas de chance : lors d'un voyage en Irlande en compagnie de son ami Benoit, elle réchappe de peu à un attentat à la voiture piégée dans lequel mourra son compagnon, et dont elle sortira elle-même tétraplégique, muette et aveugle. Dès lors, sa vie de presque légume se déroule en compagnie d'Yvette, qui veille à son confort. Mais Élise n'a rien perdu de ses facultés intellectuelles ; elle entend tout, et elle peut malgré tout continuer à s'exprimer par deux mots : oui et non, à l'aide de son index meurtri...
Lors d'une promenade, une petite fille moins farouche que les autres l'aborde et lui chuchote à l'oreille ses petits secret : la "Mort des Bois" rôde... Élise va vite comprendre que la fillette n'est en rien une affabulatrice, et que son frère, tué quelques temps auparavant, ne sera pas la dernière victime.
Alors que de nouveaux crimes sont commis, Élise se sent bientôt observée, puis persécutée ; la fillette connaît l'assassin, et l'assassin connaît maintenant Élise. Il va falloir qu'elle prenne les choses en main, mais vu son état, ça ne sera pas chose facile...
Brigitte Aubert n'aime pas les filons. Remarquée pour son premier roman policier, Les Quatre Fils du Docteur March, elle n'aura eu de cesse depuis de mélanger les genres, passant du polar à l'aventure, de l'aventure au fantastique, pour arriver à ce suspense psychologique qui nous fait entrer dans la peau de son héroïne et de son isolement. L'auteur nous fait adroitement partager l'angoisse de sa narratrice coupée du monde. Tout le récit est traité de son point de vue, de sa bulle où seuls les mots prononcés à haute voix pénètrent, où l'inconnu se cache derrière chaque silence...
Le suspense est entretenu de manière habile, et la progression ponctuée de rebondissements et de fausses pistes savamment dispersés, jusqu'à la chute finale qui n'interviendra que dans les toutes dernières pages. De la bel ouvrage...


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Quelques années plus tard, La Mort des Bois trouvera une suite où apparaîtra à nouveau Élise Andrioli, intitulée La Mort des Neiges.

Le début...

Les dix premières lignes...

Il pleut. Une grosse pluie épaisse, qui martèle les vitres. J'entends les rafales de vent secouer les portes et les fenêtres. Yvette s'affaire, elle ferme les volets, met les verrous. Dans un moment, elle va m'apporter le dîner. Je n'y toucherai pas, je n'ai pas faim. Elle insistera. Elle se mettra en colère. Elle me dira : "Allons, Élise, ne soyez pas stupide, il faut manger pour reprendre des force". Conneries. Les seules forces dont je dispose sont celles qui maintiennent en état ma tuyauterie interne. Pour le reste, je ne peux même pas actionner mon fauteuil toute seule. Je suis ce qu'on appelle une tétraplégique. Et non contente d'avoir perdu l'usage des membres, j'ai réussi le grand chelem : interruption de l'image et du son, toutes nos émissions sont suspendues pour le moment (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Pour Élise Andrioli, 36 ans, tout s'est arrêté un jour d'octobre 1994, celui où a explosé la bombe qui devait tuer Benoit, son compagnon, et qui l'a elle-même réduite au plus douloureux des silences. Depuis cette date, elle vit enfermée avec ses pensées. Paralysée, aveugle, mais bien décidée à lutter et faire savoir qu'elle est envie, elle écoute, capte et retient tout ce que le monde extérieur, bruits de voix, passants, peuvent lui apporter, - et le monde extérieur renferme bien des secrets...
Élise vit dans une paisible zone résidentielle, sous la garde vigilante d'Yvette, sa dame de compagnie. Les journées passent dans le mutisme, l'inertie des sens, jusqu'à ce que Virginie, une petite fille rencontrée par hasard, se confie à elle. Et ce que l'enfant, d'un ton indifférent, presque froid, lui révèle alors, donne brusquement à Élise le désir de hurler : un tueur d'enfants, dont Virginie semble connaître l'identité, sévit dans la région. Ce tueur, la petite fille l'appelle, comme par jeu, la "Mort des Bois".
Les faits ne tardent pas à confirmer ses dires. Un policier chargé de l'enquête, l'étrange commissaire Yssart, comprend vite qu'Élise en sait beaucoup plus qu'elle n'en dit. La jeune femme, en effet, se retrouve de jour en jour mêlée de près aux crimes qui se succèdent.
Si près même qu'elle manque y perdre la vie...
Murée dans son silence, incapable de se défendre de l'ombre qui rôde autour d'elle, Élise tente de démêler l'écheveau des rumeurs qui se contredisent. Et arrive à ses conclusions. Mais à qui les transmettre et comment ?


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Brigitte Aubert










Edition(s)...

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Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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