Grenoble Parano

Sylvain Pettinotti

Ravet-Anceau - Avril 2008

Tags :  Hard Boiled Roman d'enquête Vengeance Flic Avocat France Années 2000 Populaire Argotique Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 05 mars 2009

Téo Lambert, ex-avocat reconverti en livreur de pizzas, vivant maintenant dans un mobil-home, une force de la nature aux allures de boxeurs, brut de pomme, voit son passé resurgir ; une de ses premières plaidoiries d'assises, dix ans plus tôt. Il n'avait pas cru à son client. Le type avait pris huit ans d'internement psychiatrique et lui avait promis, à l'issu du verdict, de revenir. Il venait de l'apercevoir, de nuit, sur la place du palais de justice. Un signe… qu'il avait vite oublié dans les bras d'une jeune beurette levée un peu plus tôt dans un bar, Fathia.

Philippe Carloso, de la PJ de Grenoble, se serait bien passé de cette enquête qui l'amenait loin du béton. Une fille retrouvée carbonisée dans une voiture au cœur de la forêt. Le commissaire Lyjo l'avait envoyé en remplacement de Blanchard, grippé. On pensait à un lien avec une affaire de réseau de prostitution qui avait déjà un cadavre à son actif, celui d'une fille trop bavarde. Blanchard attendait un autre témoignage, mais la fille ne donnait plus signe de vie.
La voiture carbonisée fut facile à identifier. Elle appartenait à une certaine Fathia Driddi…

Sylvain Pettinotti aime mettre en scène des personnages de dur-à-cuire, et que ce soit Téo Lambert, l'avocat, ou Philippe Carloso, le flic, ils ne font pas exception à la règle. Ces deux-là se ressemblent — un peu trop même — et sont sortis du même moule. On a d'ailleurs un peu de mal à voir en Lambert — la susceptibilité à fleur de peau, un sanguin — un avocat rompu à la diplomatie, aux entre-jambes et à la négociation feutrée, voire à la stratégie calculatrice. Soit.
Il faut dire aussi que l'auteur en rajoute pour faire de son héros ce "hard-boiled-boy" qu'il chérit. Lambert n'est pas avare d'argot, même si son langage parfois ordurier n'ajoute en rien au personnage, tout comme sa propension à distribuer allègrement les gifles bien senties qui font toujours saigner… Bon, il picole aussi… et tombe les filles…
On l'aura compris : Lambert est un gros dur.

J'avais déjà lu le précédent roman de Sylvain Pettinotti, Manzini ou L'Art des Choix, et les "reproches" que j'avais pu lui faire à l'époque restent aujourd'hui les mêmes.
Voilà un auteur qui sait construire la trame de ses intrigues, qui sait donner un incontestable rythme à son récit, le faire rebondir, entretient le suspense, mais je le soupçonne aussi, il m'en excusera, d'être un fainéant. En effet, ce genre de roman ne supporte pas les approximations, les défauts de chronologie, les enchaînements trop "téléphonés". Il mérite une relecture impitoyable.
Mais le principal défaut tient au traitement que l'auteur donne à ses personnages. Ils ressemblent beaucoup trop à des caricatures du genre, accumulant les clichés, manquant cruellement de nuances (et ça n'est pas en donnant à Teo Lambert une petite fille de huit ans, comme un alibi, que les chose s'arrangent).
Il semble que Sylvain Pettinotti ait la matière à écrire de solides intrigues, bien tordues. Après ces quelques "brouillons", il est peut-être temps, maintenant, de se mettre au boulot. N'est pas Michael Connelly qui veut…


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Manzini ou L'Art des Choix, du même tonneau, qui se fait personnage récurrent (celui-là est détective privé) avec Réaction en Chaîne en Isère.
Pour ceux que les intrigues spécifiquement grenobloises intéressent, notez sur vos tablettes Modus Operandi, de Marin Ledun.

Le début...

Les dix premières lignes...

Les chiens hurlaient.
C'était d'abord une sorte de long jappement rauque presque aussitôt suivi d'un long trille suraigu.
Le cri de la meute.
Vêtu de son seul caleçon, Steve s'extirpa de son lit en bougonnant et buta contre les canettes de bière vides qui jonchaient le sol. Il se traîna jusqu'à la fenêtre de sa chambre. Les volets étaient ouverts. Comme toujours. Il n'aimait pas l'obscurité. Il avait besoin de la lumière de la nuit (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

C'est le grand chambardement dans la vie de Téo Lambert. D'un coup, tout le monde s'intéresse à lui : un de ses anciens clients l'oblige à reprendre une enquête qui l'a conduit en prison, un homme d'affaires véreux le veut à son service, la police le recherche et sa dernière conquête est retrouvée morte. Pourtant Téo Lambert, avocat déchu qui survit en livrant des pizzas, n'aspire qu'à une chose : la tranquillité.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Sylvain Pettinotti










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Manzini ou L'Art des Choix