Le Miel de la Rue

René Stamegna

Lulu.com - Janvier 2007

Tags :  Roman d'enquête Polamour Quidam France Années 2000 Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 29 mars 2007

Pour occuper ses petits enfants un jour de pluie, Papy leur propose de leur raconter une histoire. Une histoire du temps où il était comédien de rue, du temps de sa jeunesse…
Paul Hurtebise se rend à Aurillac pour le festival de spectacles de rue qui s'y tient chaque année. Il doit s'y produire durant quatre jours, remplaçant au pied levé un acteur défaillant. Dans le train qui l'y conduit, il croise une vieille connaissance perdue de vue, un ancien camarade de lycée, Philippe Verdier, devenu agent immobilier et accompagné de la plantureuse Graziella. Huit ans ont passé depuis le bac, depuis le club de théâtre, et leurs chemins respectifs ont sensiblement divergé. Ces deux-là n'ont plus grand-chose à se dire et la rencontre fortuite ne dure pas puisque Paul préfère s'éclipser pour fumer une cigarette en compagnie de la belle italienne qui lui a tapé dans l'œil. Ils ne savent pas alors qu'ils ne reverront jamais leur ami vivant…

Avec Le Miel de la Rue, René Stamegna nous propose avant tout une immersion dans le petit monde des spectacles de rue, de ces comédiens qui foulent le pavé pour le plus grand plaisir des badauds, petites et grands, inondant de couleurs vives et variées la grisaille des villes et/ou de cœurs. Parmi ces villes, il en est une qui leur rend hommage chaque année : Aurillac, dans laquelle se tient justement le festival que vient animer, à sa manière, Paul Hurtebise, le personnage central du récit.

La première particularité de ce roman tient au mode de narration choisi par son auteur puisqu’au fond, on se retrouve très vite — et même dès les premières lignes — en compagnie d’un grand-père, qui n’est autre que Paul Hurtebise, à écouter l’histoire qu’il veut bien nous conter, à nous ses petits-enfants. Une aventure de sa jeunesse, une aventure qui va tenir en haleine les petits garnements en attendant que la pluie ait fini de leur interdire l’accès au jardin.
Chaque chapitre est ponctué par ce retour au présent (ou à l’avenir) et donne au récit une légèreté qui tiendra jusqu’à la dernière ligne.

René Stamegna connaît bien le monde du spectacle pour le côtoyer tous les jours, et c’est tout naturellement qu’il y situe son intrigue. Un environnement sans aucun doute sublimé, où la solidarité est de mise et où le vin coule à flot, mais aussi une ambiance de fête, de couleur, d’imagination débridée au service du spectateur, et on apprend, au fil des pages, à mieux connaître l’envers de ces décors de pacotilles et ceux qui les dressent.

L’intrigue purement policière ne sert ici que de support à la mise en scène des personnages, de l’environnement. Ne vous attendez pas à frémir en tournant les pages, à recevoir des éclaboussures sanguinolentes, ou à vous creuser les méninges pour découvrir le coupable. René Stamegna ne revendique pas une écriture fouillée de ce côté-là, mais il nous offre au contraire, malgré les cadavres, une tranche de douceur qui vient divertir des sombres aventures du quotidien.
N’oubliez pas qu’il s’agit d’un récit donné par un grand-père à ses petits-enfants, fussent-ils bien éveillés, et qu’il est bien normal qu’il soit à la fois attendrissant, non dénué d’humour, et aussi un peu merveilleux (ah, ce rat toxicomane teint en mauve... quel personnage !).
René Stamegna aurait-il inventé le polar charmant ?..


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

René Stamegna est aussi auteur de théâtre pour les enfants, ou plutôt de courts textes destinés à être jouées par les enfants. Vous pouvez retrouver ces textes réunis en recueil (Théâtre à Jouer et s'Amuser, chez Lulu.com) ou sur son site où de nombreux extraits sont disponibles.

Le début...

Les dix premières lignes...

Bon alors, les enfants. Que fait-on aujourd'hui ? Il pleut. Il fait froid. Et ça risque de durer toute la journée.
— Ben, je sais pas, Papy. On pourrait jouer à la Barbie…
— A la Barbie ? Tu n'en a pas assez, Emilie, de jouer à la Barbie !
— On pourrait aller chercher des escargots ?
— Des escargots ? Avec ce temps ! Tu as pensé à mes rhumatismes ? D'ailleurs, tu n'aimes pas ça, Geoffroy, les escargots !
Tu trouves ça dégueulasse. Je crois même que tu en as peur. Et toi, zoé, de quoi aurais-tu envie ?
— Moi, Papy, j'aimerais bien que tu nous fasses un spectacle de marionnettes (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

La plupart des gens vont au festival d'Aurillac pour voir des spectacles de rue, en buvant de la bière et sans dépenser un rond. Moi, j'y allais pour travailler : on avait besoin de mes talents de comédien classique pour présenter les exploits de To-Tor, le rat de l'espace. Une charmante bestiole au poil violet, toujours prête à vous arracher un morceau pour peu que vous fassiez pas gaffe. J'avais aussi à me soucier d'une belle rousse. Et d'une mignonne petite brune, aussi. Qui était là pour faire interdire le spectacle. Tout ça pour dire que j'avais autre chose à faire que m'occuper, en plus, de deux ou trois cadavres !


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

René Stamegna










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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Des Trous dans la Mémoire