Gallimard / Série Noire - Août 1957 - Traduction (anglais) : Henri Robillot
Tags : Roman d'enquête Trafic Drogue Flic Etats Unis Années 1950 Moins de 250 pages
Publié le : 11 mars 2008
En plein hiver, le corps d’Hannibal Hernandez, un jeune drogué suicidé, est retrouvé par un agent en patrouille de nuit. Après l’autopsie, l’affaire revient à la brigade criminelle du 87e district car le suicide est en fait un meurtre maquillé. Le jeune homme a reçu une dose d’héroïne qui lui a fait perdre connaissance puis a été pendu.
Carella et ses collègues commencent à enquêter dans l’entourage familial de la victime. Il traînait avec d’autres jeunes, eux aussi drogués. Toutes les pistes mènent à un dealer commun qui se fait appeler Gonzo, totalement inconnu des services de police. Alors que Carella se retrouve dans une impasse, son supérieur, le lieutenant Byrnes, reçoit un appel anonyme. L’enquête pourrait redémarrer si les empreintes qui figurent sur la seringue qui a servi à faire l’injection sont analysées. Le correspondant connaît l’identité du porteur des empreintes. Son prénom est Larry. C’est le fils du lieutenant…
Le Fourgue est la troisième enquête qui met en scène le 87e district. C’est un des tout premiers romans de McBain et pourtant certains traits de son talent sont déjà visibles : descriptions riches, ambiance de la ville d’Isola, rigueur technique. C’est un roman court et efficace. Du pur roman procédural : un cadavre, une enquête, des interrogatoires, des arrestations.
McBain en est au début des aventures du 87e district, on apprend peu a peu à connaître toute la faune du commissariat. Kling, Meyer et consorts commencent à dévoiler leurs personnalités, leurs parcours. En particulier le lieutenant Byrnes leur supérieur.
Le drame qui l’atteint le fait réfléchir quant à sa situation de flic. Bon policier mais mauvais père car trop absent. Absent car il a trop de crimes à élucider. Crimes qui finissent par le rattraper lui et sa famille, en l’occurrence la drogue qui détruit son fils. En possession de preuves impliquant celui-ci, va-t-il succomber au désir de les dissimuler pour le protéger ?
Les chroniques du 87e district ont fait le succès de Ed McBain. Au fil des enquêtes, tous les protagonistes de cet univers très riche et hyper réaliste ont évolué, vécu des situations fortes, vieilli. Le talent de l’auteur est de maintenir le plaisir que les lecteurs ont de retrouver cette équipe, cette famille, au fil des épisodes. La richesse des descriptions et des personnages ont amené McBain à participer à de nombreuses scénarisations pour diverses séries télévisées.
C’est donc un très bon roman pour entrer dans l’univers de McBain. Le roman est court et l’air de rien, on accroche, on le lit d’une traite. Une fois fini, l’envie d’en ouvrir un autre est déjà là. Alors on fonce, histoire de trouver les autres titres du cycle du 87e district, et hop en route pour une nouvelle aventure.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pour l’ambiance et les chroniques d’un commissariat, les séries télé américaines NYPD Blue ou encore Hill Street Blues.
Du côté roman, peut-être quelques Connelly du début qui mettent en scène Harry Bosch (avant sa retraite).
Les dix premières lignes...
L’hiver fit irruption, tel un anarchiste qui vient balancer sa bombe. L’œil farouche, soufflant à perdre haleine, à grand renfort de clameurs stridentes, il enveloppa brusquement la ville dans ses frimas, la glaça jusqu’à la moelle, jusqu’au cœur(…)
L’hiver allait être féroce, cette année-là.
Le flic s’appelait Dick Genero ; il était frigorifié.
Les rues étaient désertes. Rien d’étonnant à ça. Seuls les dingues et les flics étaient de sortie cette nuit-là (…) Il se mit à remonter la rue. Le bar de Lanny était encore ouvert. Il y ferait une petite pause pour s’assurer qu’il n’y avait pas de bagarres.
C’est alors qu’il vit la lumière (…)
Quatrième de couverture...
La porte à peine refermée, elle lui réclama les vingt dollars convenus. L’inconnu sortit les billets de son portefeuille et se mit à les compter méthodiquement. Elle les fourra en vrac dans son sac et, d’un geste vif, déboutonna sa chemisette.
— Pas si vite. Je voudrais d’abord te parler Maria.
— On discutera au plumard, répliqua-t-elle en achevant de se déshabiller.
Il était bougrement bavard, ce Chinois-là ! Des tas de questions qu’il lui posait, sur son frère, à Maria, sur la façon dont il était mort, sur les faits et gestes des flics pendant l’enquête… Et puis, brusquement, elle comprit. Elle s’arracha à son étreinte et se mit à hurler :
— On l’a tué, hein ? C’est toi qui l’as buté !
Elle vit alors l’éclair d’une lame ; d’instinct elle tendit les bras en avant et sentit l’acier lui taillader les mains, lui déchirer le ventre…
Sa trombine... et sa bio en lien...
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