Henning Mankell

Un avis personnel...

Publié le : 13 janvier 2005

Première apparition de Kurt Wallander dans les écrits de Henning Mankell. On y découvre un personnage déjà attachant, mais aussi en construction, et qui gagnera en profondeur au fur et à mesure des épisodes. Cependant le caractère est là : Kurt Wallander est un inspecteur de la police d'Ystad, petite ville moyenne de Scanie, tout au sud de la Suède, qui aime son métier même si les lourdeurs administratives lui pèsent, qui est empêtré dans ses histoires familiales : avec sa fille qu'il a beaucoup de mal à comprendre, avec sa femme qu'il aime encore mais qui vient de divorcer, avec son père avec qui il a beaucoup de mal à communiquer... Un être humain dans toute sa grandeur !
Le roman démarre sur le "massacre" d'un couple de paysans qui, sur les dernières paroles de la vieille femme ("l'étranger"), va déboucher, après que la presse se soit emparé de la nouvelle, sur une vague de xénophobie sans précédent.
Et c'est bien là le sujet principal de ce roman, c'est ce racisme ordinaire si fréquent, en Suède autant que chez nous ou dans toute l'Europe, qui pousse Henning Mankell à écrire. Grand bien lui prit. La critique est sévère, mais nécessaire. Une réussite.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Celui-ci est le premier d'une longue série qui voit le personnage principal, Kurt Wallander, évoluer au fil du temps. Il est donc préférable de respecter la chronologie des romans, et donc de ne pas suivre l'ordre de parution en France. Mais cependant, même pris dans le désordre, ça reste exceptionnel !

Le début...

Les dix premières lignes...

Il a oublié quelque chose, il le sait avec certitude en se réveillant. Il a rêvé de quelque chose au cours de la nuit. Il faut qu'il se souvienne de quelque chose.
Il tente de se rappeler. Mais le sommeil ressemble à un trou noir. Un puits qui ne révèle rien de ce qu'il contient.
Je n'ai pourtant pas rêvé de taureaux, se dit-il. Dans ce cas-là, je serais en sueur, comme si j'avais eu pendant la nuit un accès de fièvre se traduisant par des douleurs. Cette nuit, les taureaux m'ont laissé en paix (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

En pleine campagne suédoise, dans une ferme isolée, un couple de paysans retraités est torturé et sauvagement assassiné. Avant de mourir, la vieille femme a juste le temps de murmurer un mot : "étranger". Il n'en faut pas plus pour qu'une vague de violence et d'attentats se déclenche contre les demandeurs d'asile d'un camp de réfugiés de la région. Les médias s'emparent du fait divers et lui donnent une résonance nationale. La pression augmente sur les épaules de l'inspecteur Wallander, chargé de mener l'enquête. Il va devoir agir vite, avec sang froid et détermination, et sans tomber dans le piège de la xénophobie ambiante qui brouille les pistes..