Thierry Jonquet

Un avis personnel...

Publié le : 31 octobre 2005

Recommandé Trophée 813 du meilleur roman en 1985.
Voilà un court roman qui se dévore d'une traite ! Tiré d'un fait divers réel et d'une déviance particulière de la nature humaine consistant à ne jamais se débarrasser de ses déchets, de ses ordures, Thierry Jonquet nous livre là une de ces réussites dont il a le secret.
Prévu à l'origine pour être une pièce de théâtre, ce conte moderne s'est transformé en un roman à huis-clos lorsque son auteur a décidé de jouer avec, et de se jouer de son lecteur. Devant un spectateur, c'était plus difficilement réalisable.
La Bête et la Belle est aussi l'histoire d'une vengeance - thème cher à Thierry Jonquet - racontée par différents protagonistes, l'histoire d'une vie pourrie, ratée, où la folie ordinaire finit par l'emporter sur le reste.
Pour ses qualités, pour son intrigue, pour son écriture simple et efficace, pour son originalité, ce roman fut choisi par Gallimard pour porter fièrement le numéro 2000 de la fameuse Série Noire.
Ah, pour terminer, la chute de ce récit est une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire ; jubilatoire, quasiment orgasmique... Attention, La Bête et la Belle est un vrai piège !

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Thierry Jonquet est passé maître dans l'art de la construction. Pour vous en convaincre, lisez donc Les Orpailleurs, ou encore Moloch, des merveilles !..

Le début...

Les dix premières lignes...

Les cordes crissaient sur le bois du petit cercueil. Les deux employés municipaux se tenaient de chaque côté de la fosse et hissaient la charge en cadence. Après deux ou trois mouvements, le cercueil fut posé sur le sol, près de la plaque tombale de granit.
— Alors ? demanda l'un des employés. Il s'essuya le front du revers de la manche, rejetant sa casquette en arrière.
Rolland Gabelou eut un instant de passage à vide. Il ne regardait pas la tombe ouverte, la terre remuée, ni les croix des autres sépultures alentour (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Léon est vieux. Très vieux. Léon est moche. Très moche. Léon est sale. Vraiment très sale ! Léon se tient très mal à table. C'est dans sa nature... C'est triste ? Non : Léon a enfin trouvé un ami, un vrai de vrai ! Seulement voilà, le copain en question est un peu dérangé. Parfois dangereusement. Mais Léon est indulgent envers ses amis. Pas vous ?