Tempête sur Kinlochleven

Peter May

Editions du Rouergue - Mars 2024 - Traduction (anglais) : Ariane Bataille

Tags :  Roman d'enquête Psychologie Flic Écosse Futuriste Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 17 avril 2024

Novembre 2051, alors que le climat s’est refroidi sur le nord de l’Écosse, Addie, jeune femme dépressive, découvre le cadavre d’un homme encastré dans la glace d’un tunnel de neige.
À Glasgow, l’inspecteur Cameron Brodie est quant à lui aux prises avec les nouvelles technologies qui accompagnent et perturbent son travail de policier. Sa hiérarchie souhaite l’envoyer enquêter sur ce cadavre de journaliste récemment retrouvé, mais Brodie décline l’invitation. Il a un rendez-vous important avec un médecin qui lui apprend bientôt qu’il est atteint par un mauvais « crabe » et ne lui laisse guère d’espoir.
Le diagnostic fatal qu’on lui a annoncé l’amène à revoir sa position. Il accepte finalement de répondre positivement à son supérieur, avec le secret espoir de revoir et de se rabibocher avec sa fille avant de mourir. Il ne sait pas encore vraiment que c’est elle-même qui a découvert le corps, juste qu’elle habite dans ce coin reculé d’Écosse…

Dans un premier temps, Peter May se désintéresse totalement de son intrigue pour s’attacher au personnage de l’inspecteur Brodie. Il le fait évoluer dans une Glasgow submergée par la montée des eaux et lui-même anéanti par la découverte de sa maladie. S’il tente de s’en débarrasser en la noyant dans l’alcool, il n’obtient au final que des souvenirs qui remontent : sa femme disparue, sa fille avec qui il est brouillé depuis trop longtemps.

Rien n’est simple dans les affaires de famille, et encore moins entre les Brodie, père et fille, mais ce serait divulgâcher que révéler les basculements d’intrigue que réserve Peter May. Après avoir « endormi » son lecteur sous le ciel bas écossais, il balance un gros uppercut inattendu en pleine poire.
Au bout du monde, sans électricité et donc dépourvu de la technologie habituelle, il va falloir comprendre à l’ancienne, avec ses muscles et ses méninges, dans une sorte de huis clos à ciel ouvert.

Le roman est construit en deux grandes parties équivalentes qui se suivent et se superposent. D’un côté les rapports compliqués de Brodie avec sa fille, avec sa femme décédée ; de l’autre l’enquête sur la mort du journaliste. Le tout est d’un grand classicisme, empruntant des sentiers maintes fois parcourus et tirant sur des ficelles parfois bien usées. La seule originalité du récit tient sans doute au fait de le situer dans un avenir proche (2051), ravagé par les dégâts liés au réchauffement climatique et bardé de nouvelles technologies. Mais il s’agit plus d’un décor que de la matière à une réflexion plus construite sur le sujet.

Au final, plutôt une déception qu’une découverte, et une lecture passablement ennuyante dont les ressorts ne m’ont pas parus bien vifs. J’ai lu je ne sais plus où que Peter May pouvait parfois bâcler ses romans (c’est un auteur assez prolifique). Tempête sur Kinlochleven est à mon goût à classer dans cette catégorie.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Peter May est notamment l’auteur d’une trilogie écossaise de bonne réputation, parue en intégrale aux éditions du Rouergue.

Le début...

Les dix premières lignes...

Peu de choses intensifient davantage la conscience de votre propre condition de mortelle qu’une confrontation avec la mort. Mais pour l’instant une telle rencontre est la dernière chose à laquelle pense Addie, aussi sera-t-elle prise au dépourvu par la suite des événements.
Elle se sent indécise. Une journée pareille devrait lui remonter le moral. Elle a presque atteint le sommet. Le vent est froid mais le ciel d’un bleu cristallin et, en contrebas, le soleil d’hiver dépose son or sur le paysage. Pas tout le paysage. Seulement là où il s’élève au-dessus de l’ombre projetée par les cimes qui l’entourent. À son extrémité est, le loch voit rarement le soleil au milieu du mois de novembre. Plus à l’ouest, il finit par émerger dans sa lumière, étinceler d’un bleu profond, comme du verre taillé, constellé d’éclats scintillants. Une très légère brume plane à la surface, presque spectrale dans les rayons obliques du milieu de la matinée. Le vent soulève la neige fraîche, la souffle en poussière le long de la crête qui serpente en direction du nord (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Cameron Brodie est un flic de Glasgow. Un veuf solitaire qui, comme tout le monde, endure les effets du changement climatique. Avec la perturbation des courants océaniques, l’Écosse est devenue en ce milieu du vingt et unième siècle une terre quasi polaire. Quand son chef lui demande de se rendre dans les Highlands où le corps d’un journaliste d’investigation a été retrouvé dans un tunnel de glace, Brodie décide d’accepter cette improbable mission. C’est que son médecin vient de lui annoncer qu’il ne lui reste que six mois à vivre et qu’aller à Kinlochleven est son unique chance de revoir Addie, sa fille unique, avec laquelle il n’a plus aucun contact depuis dix ans. Et c’est justement Addie qui a découvert la dépouille de Charles Younger.
Dans ce passionnant roman qui dépeint un futur proche terriblement vraisemblable, Peter May nous immerge dans des paysages aussi grandioses qu’inquiétants. Quels dangereux secrets recèlent ces montagnes lointaines et inhospitalières, qui ont conduit au meurtre d’un homme atteint d’étranges lésions pulmonaires ? Quel dialogue un père et une fille séparés par des années d’incompréhension vont-ils parvenir à nouer ? Avec maestria, Peter May emporte son lecteur dans un maelstrom de rebondissements et d’émotions.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Peter May










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