Tequila Frappée

Nadine Monfils

Belfond - Février 2009

Tags :  Thriller Comédie Flic Années 2000 Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 28 novembre 2009

Tout commence par une explosion qui volatilise la maison d'Alice, son mari et son voisin serviable. Dans la ville de Pandore, ce genre d'enquête — pour ce qui ressemble fort à un accident — est pour l'inspecteur Lynch, depuis peu accompagné d'une chienne qui pue de la gueule et qui apprécie la tequila…

Le quartier de Golconde était charmant. Une sorte de village tranquille, sans racaille ni brins d'herbes qui poussent de travers. Chacun avait son écran plat, sa grosse bagnole, son nid douillet et ses emmerdes au frigo. Un lieu pour pétasses et trous du cul, pensa Lynch.
Bientôt de grandes traces noires apparurent sur les façades des belles villas qui avaient dû être immaculées. Ça faisait désordre. C'était ça la vie. Le désordre. Du moins à l'extérieur. Dedans, valait mieux être en paix. L'inspecteur était tranquille avec lui-même depuis qu'il avait accepté sa nature : il aimait l'alcool, les pétards et les putes. Tout est là. Dans l'acceptation de ce qu'on est. »

Le paysage a beau être idyllique, il se trouve qu'on a retrouvé de la dynamite sur place, et que "l'accident" a été prémédité. Criminel, quoi…

Les codes du thriller — le roman est ainsi défini en couverture — sont respectés, mais à la fois détournés par l'environnement surréaliste construit par Nadine Monfils. Ici, à Pandore, personne n'échappe à la règle : que ce soit le flic, affublé d'un frère psychopathe et d'une chienne souriante mais néanmoins alcoolique ; de la profileuse, homosexuelle et fétichiste ; des témoins/voisins, qui construisent des sous-marins dans leur jardin ; des marabouts, voyants extralucides ; des suspects, nombreux…
Nadine Monfils joue, en les travestissant, avec tous ces éléments connus et reconnus pour construire un roman choral espiègle, iconoclaste et passablement déjanté. Mais c'est un peu comme un jeu solitaire qu'on a du mal à pénétrer et durant quasiment toute la lecture, je me suis senti comme écarté de ce qui se jouait là. On sourit, bien sûr, de l'incongruité de certaines scènes, du grotesque d'autres, mais il m'a semblé qu'il manquait une touche de cohérence derrière ce paravent bariolé.
Et pourtant, je suis assez client, voire friand, de ces atmosphères décalées. Une autre tentative est à prévoir.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Côté déjanté, on peut trouver quelques perles dans le polar. Si ce n'est déjà fait, tentez l'aventure avec Christopher Moore et, par exemple, Un Blues de Coyote, ou encore ce récent petit bijou signé Carlos Salem : Aller Simple.

Le début...

Les dix premières lignes...

Il pleuvait des pétales de roses.
Cramponnée au volant de sa Studebaker, Alice fit marcher ses essuie-glaces. Des hélicoptères lâchaient des pétales de toutes les couleurs. Les toits des maisons, les arbres et les rues de Pandore semblaient sortir d'un livre d'images. Un goût de procession d'autrefois, quand les saints sortaient encore de leur niche pour faire croire au gens que Dieu existe. Une idée du maire qui avait décrété qu'une fois par an, ce serait la fête de rêves.
Alice détestait les fêtes. Ça lui filait de cafard. Sa mère l'avait abandonnée le jour de son cinquième anniversaire, et depuis, elle avait soufflé les bougies pour toujours (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

À Pandore, les pétales de rose pleuvent sur la ville, les femmes sont jolies, les voisins très serviables et les jardins soignés.
Ceci n'est pas une banlieue tranquille.
Car, à Pandore, les putes dansent la rumba avec les flics, les sous-marins naviguent sur terre, on croise des marchands de rêves, un clochard extralucide, une main baladeuse ou un chien alcoolique qui sourit.
Dans une atmosphère de cauchemar surréaliste, une série de meurtres sanglants sont perpétrés. L'inspecteur Lynch, son acolyte Barn et aussi Nicki, la profileuse fétichiste, mènent l'enquête. Chacun se bat avec sa solitude et tente de découvrir l'impensable vérité qui se cache derrière cette hécatombe.
Nadine Monfils fait naître le fantastique du quotidien, distillant suspense, frissons et humour noir.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Nadine Monfils










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