Editions du Rocher - Septembre 2009 - Traduction (anglais) : Nordine Haddad
Tags : Roman noir Polar politique Trafic Corruption Journaliste Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 18 octobre 2009
Kent Harrington nous emmène avec Jungle Rouge dans la forêt Guatémaltèque, pour un voyage entre chasse au trésor, histoire d’amour et approche historique et politique. Cette multiplicité des facettes, pas forcément bien maîtrisée, nuit à l’équilibre de l’ensemble. Peut-être l’auteur a-t-il voulu trop en raconter. Le lecteur peut se retrouver perdu, tout comme l’est Russell, capitaliste convaincu dans un monde qui donne plus que des signes de craquement.
Américain par son père et guatémaltèque par sa mère, il est surtout le seul héritier d’une puissante famille de propriétaires terriens, vifs opposants au « danger communiste ». Eduqué aux États-Unis, militaire puis simple journaliste, il est revenu au pays. Il flirte avec une des membres d’une ONG anti-globaliste, mais cède surtout à une liaison adultère avec la femme d’un militaire, futur dictateur d’un pays cible de bien des enjeux, notamment avec les États-Unis. Le roman trace un puzzle politique qui n’est pas sans rappeler plusieurs réalités. Cette partie est très intéressante, soulignée par les errements moraux du personnage qui ira jusqu’à appuyer un coup d’état. Ses choix, éminemment politiques et personnels, montrent un homme empreint d’un héritage familial à la teneur plus idéologique que financière, où comment il est difficile de se sortir de son milieu pour agir en pleine liberté.
L’histoire d’amour assez classique et la quête du précieux jaguar en jade viennent se greffer en périphérie de l’histoire principale, sans parvenir à une bonne alchimie.
L’enfance de Russell, l’histoire de sa mère et de sa famille dans les années soixante-dix à quatre-vingt, amenés en flash-backs, confèrent une atmosphère étrange et fantomatique à l’ensemble, entre faste du passé et violence du présent. Cette partie, ajoutée à la peinture d’un pays et de ses laissés pour compte (à l’image de la dévouée servante Olga) aurait méritée de focaliser toute l’attention tant le sujet se prête au développement, à l’image de ce continent propice aux plus noires histoires. Quant à Kent Harrington, il semble que ce soit un auteur méconnu sur lequel se pencher.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pour rester dans l’aventure, la jungle et la politique, Un Thé en Amazonie de Daniel Chavarría.
Les dix premières lignes...
Tout a commencé avec le ciel, le ciel immense, indifférent, à l’exception de quelques nuages pâles rosâtres qui portaient en eux quelque chose de païen, de féroce, comme il arrive parfois en Amérique Centrale. Tout a commencé par un air de fado dans un juke-box, la musique mélancolique couvrant les voix des clients d’un bar de jungle, une simple cabane, au coeur de l’après-midi (…)
Quatrième de couverture...
Né d’un père américain et d’une mère guatémaltèque, jadis assassinée par la guérilla communiste, Russell Cruz Price est correspondant pour un journal anglais au Guatemala, pays en proie au chaos économique, où les prix du café s’effondrent et où l’élection présidentielle qui se prépare n’augure aucune amélioration.
À Ciudad Guatemala, la capitale, Russell fait la connaissance d’un célèbre archéologue allemand à moitié fou, Gustav Mahler, persuadé qu’une antiquité maya inestimable, un légendaire jaguar en jade rouge, se trouve sur une plantation de café en déshérence nommée Tres Rios. Les deux hommes vont alors mettre en commun leurs ressources pour fouiller la jungle à la poursuite de la gloire et de la fortune.
Dans le même temps, Russell tombe sous le charme vénéneux d’une femme particulièrement dangereuse, l’épouse du général Carlos Selva, candidat à la présidence du Guatemala. Dans un pays où la vie ne vaut déjà pas cher, celle de Russell vient de passer par pertes et profits. Intronisé conseiller économique du candidat de l’opposition, Antonio de la Madrid, Russell va être entraîné dans la spirale politique et jouer son avenir — pouvoir, argent, amour — sur un coup de dés…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...