Il Pleut des Coups Durs

Chester Himes

Gallimard / Série Noire - Août 1958 - Traduction (anglais) : Chantal Wourgaft

Tags :  Roman d'enquête Polar militant Polar urbain Comédie Discrimination Vengeance Flic Criminel New York Années 1960 Argotique Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 03 octobre 2009

Recommandé Suite à une altercation dans un bar, au cours de laquelle un homme noir, belliqueux, se fait couper un bras, le Blanc qu'il avait pris à parti se retrouve coursé par plusieurs jeunes Noirs du quartier, et par une bande surnommée "les Musulmans Fumant". À la fin de cette poursuite, Ed Cercueil et Fossoyeur Jones retrouve le Blanc mort au milieu de la chaussée, une balle dans le dos. Le temps de procéder à l'arrestation de suspect, les deux flics se font souffler leurs prisonniers par les "Musulmans Fumants". La police de New York va mettre tous les moyens possibles pour remettre la main sur le suspect numéro un du meurtre.

Il Pleut des Coups Durs est le deuxième opus des aventures du duo de flics, Ed Cercueil et Fossoyeur Jones, dans les rues de Harlem. En fait presque le premier car dans La Reine des Pommes, ils apparaissent plutôt en tant que personnages secondaires même si c'est dans celui là que Ed Cercueil reçoit de l'acide au visage. Il Pleut des Coups Durs est moins burlesque et plus noir que le précédent, le duo de flics noirs y tient un rôle central et se retrouve impliqué personnellement dans l'enquête. Le background de l'histoire met, aussi, en évidence le contexte électrique des inégalités Noirs/Blancs dans l'Amérique des années cinquante. Un Blanc est tué dans Harlem, et c'est quatre pâtés d'immeubles du quartier noir qui sont bouclés par les forces de police, pour visiter manu-militari chaque appartement à la recherche du suspect. Ainsi que d'autres éléments, difficiles à citer sans dévoiler le fond de l'histoire.

Chester Himes parle en début de roman des nombreuses bandes qui se constituent dans la communauté noire, avec notamment des références à la religion ou au Mau-Mau du Kenya, rappelant les prémices de mouvement tel que les Black Muslims ou les Black Panthers. Ce qui renvoie à la série Kenyatta de Donald Goines, même si ici, le groupe des "Musulmans Fumants" n'a rien à voir avec la religion, mais plutôt avec la marijuana.

Peut-être le meilleur roman pour faire connaissance avec Ed Cercueil et Fossoyeur Jones.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Si vous avez apprécié ce Chester Himes, n'hésitez pas à taper dans sa bibliographie, sinon on peut toujours se pencher sur Donald Goines, héritier de Himes en plus noir. Et il y a aussi Iceberg Slim pour rester dans les auteurs noirs américains. Tous témoignent des rapports Blancs/Noirs à différentes époques.

Le début...

Les dix premières lignes...

J'm'en vais m'asseoir
Au bord de l'eau,
Si j'ai l'cafard
J'y pique une tête…


Big Joe Turner était en train de chanter une adaptation rock and roll de Dink's Blues.
La boite à musique vomissait les rythmes syncopés qui vrillaient les os. Une femme bondit de son siège au fond d'un box, comme piquée par un millier de clous. Grande et maigre, elle portait une robe de jersey rose et des bas de soie rouges. Retroussant sa jupe, elle se mit à se trémousser frénétiquement — on aurait dit quelle cherchait à secouer les clous un par un.
Cédant à la même impulsion, d'autres femmes sautèrent de leur tabouret et entrèrent dans la danse. Les hommes accueillirent leur exhibition par des éclats de rire et des cris, puis commencèrent à se trémousser, eux aussi. Le passage, entre le comptoir et les boxes, se remplit de corps ondulants (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Les « Musulmans Fumants » ne vénèrent pas La Mecque, mais la marijuana. Sonny, qui tirait à bout portant sur le consommateur blanc, n'était pas un assassin et le vitrioleur avait lancé à la figure de sa victime non pas de l'acide sulfurique mais du parfum d'œillet. Va donc y comprendre quelque chose ! Pourtant ils avaient tous du souci — les coupables, les suspects, les innocents et les flics — et chacun pouvait prendre à son compte les paroles de la chanson : « Si les coups durs, c'était du fric, il y a longtemps que je s'rais millionnaire. »


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Chester Himes










Edition(s)...

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Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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