Gallimard / Série Noire - Avril 1994
Tags : Roman noir Polar urbain Comédie Complot Flic Quidam Paris Années 1990 Littéraire Populaire Moins de 250 pages
Publié le : 04 octobre 2008
31 décembre 1993. À Pasadena, Californie, se joue la finale du Super Bowl.
Dans un hangar désaffecté — un ancien dépôt de bus du XIXème arrondissement de Paris — on a installé un écran géant, on a sorti les bières, le barbecue, et on suit le match avec grand intérêt.
Après trois heures de jeu, le verdict tombe : les Cowboys de Dallas on gagné 52 à 17 et ce seront dont eux les prochains adversaires des Chiefs Tears, l'équipe de football américain constitué par Crystal et sa tribu…
Daniel Picouly retrouve ici ce XIXème arrondissement déjà mis en scène dans Nec, quasiment à la manière d'un personnage, et en tout cas plus que comme un simple décor. D'ailleurs, il le dit clairement :
Le monde était un champ borné par le périphérique, la rue de Belleville et le boulevard de la Villette. Au-delà paissaient les troupeaux de barbares.
Les Larmes du Chef vont lui permettre de la parcourir dans tous les sens dans une irrésistible course-poursuite. Le prétexte de l'intrigue est des plus simple : Crystal a monté une équipe de football américain grâce à laquelle il fédère les énergies diverses et variées de ses potes de quartier. Pour leur faire plaisir, les motiver, il tente le gros coup : intercepter les vainqueurs du Super Bowl lors de leur transit parisien au cours de la tournée mondiale qui suit leur victoire, puis les obliger à jouer contre sa tribu de bric et de broc :
Les Chief Tears portaient bien leur nom. Des locquedards ces mecs : mi tocards, mi locquedus, mi clochards ! Des tiers de rien.
Naturellement, tout ne se passe pas vraiment comme prévu et lorsque Crystal s'introduit dans le service informatique de la Grande Halle de la Villette et tente de pirater les serveurs des Cowboys pour déterminer l'heure d'arrivée de leur vol, ça se termine par la mort d'un gardien.
C'est ainsi qu'entre en scène le commissaire Lomron, celui qui ne trouve pas…
Un prétexte, une idée de départ, comme un délire entre potes, et puis c'est la grande aventure qui commence, la chevauchée fantastique l'imagination en bandoulière, avec cette fois encore — comme dans Nec — cette forme de dichotomie entre la couleur sombre qui accompagne le personnage principal et narrateur, et l'éclat de la vue d'ensemble.
Lire Daniel Picouly, c'est comme un rêve. Des fois il se passe des choses étranges qui ne sont pas du domaine de la réalité ; on a toujours du mal à raconter quand on en est sorti, mais ça fait toujours de belles histoires, et parfois même, ça laisse des souvenirs. Longtemps.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les Larmes du Chef est dans la continuité de Nec, l'autre polar publié par Daniel Picouly à la Série Noire.
Les dix premières lignes...
La nuit et le froid avaient saigné la rue du Hainaut à blanc. Personne. Pas même une petite silhouette pressée pour faire tinter le pavé. Juste des pans d'ombre coupés courts autour des réverbères. Pourtant l'espace donnait l'impression de se dilater. Comme quand on guette trop longtemps quelqu'un. On sentait qu'il allait apparaître au coin de la rue. Du côté Jaurès. Un homme grand. Certainement jeune. Bien bâti. L'allure souple et rapide. Devant lui l'air se faisait léger. La lune était dans son premier quartier. L'homme en foulait la lueur pâle tombée à même le trottoir, sans jamais donner l'impression de toucher le sol (…)
Quatrième de couverture...
Quand on s'appelle les "Chief Tears" et qu'on pratique le football américain en plein XIXème arrondissement, on manque un peu d'adversaires pour se juger à sa juste valeur.
Heureusement que le sort, toujours complice des audacieux, fait atterrir l'avion des "Dallas Cowboys" à Orly… Il suffit d'amener les Texans au bord du canal Saint-Martin et de ne pas semer trop de cadavres en chemin.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...